Tchad : vers une crise politique et institutionnelle inévitable !
L’année 2011 commence mal pour le Tchad qui risque bien visiblement de se plonger dans les jours qui suivent dans une inévitable crise politique et institutionnelle.
En effet, après la révocation de Ngarmajiel Gami, président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) par l’organe de surveillance électorale, suivi du ton autoritaire et martial d’Idriss Deby devant les acteurs politiques à l’occasion du nouvel an 2011, il faut s’attendre d’ores et déjà, à l’enlisement total du « monotoring » du processus électoral, issu de l’accord politique du 13 août 2007 entre le régime Deby et la CPDC .
Selon la déclaration faite par Idriss Deby en ces termes : « Aucun organe, aucune institution, n'a le droit de remettre en cause l'indépendance de la Céni au risque de violer l'accord du 13 Août 2007»
A contrario, Saleh Kebzabo,porte-parole adjoint de la CPDC, lui rétorque : «Nous n'avons pas remis en cause l'indépendance de la Céni. Nous, nous avons démis le président de ses fonctions».
Il faut rappeler que le limogeage de Ngarmajiel Gami, résulte du fait qu’il a été pris la main dans le sac entrain d’opérer une manipulation frauduleuse en faveur du Mouvement Patriotique pour le Salut (MPS) , parti au pouvoir de Deby, dénoncée par l’opposition démocratique tchadienne qui entrevoyait en cela, la mise en place d’un processus de mascarade électorale.
Si de l’avis d’Idriss Deby, aucun organe et aucune institution n’a le droit de remettre en cause l’indépendance de la CENI, cela veut dire que celle-ci n’émane d’aucun consensus politique.
C’est pourquoi, les observateurs prévenus du contexte politique tchadien, prévoient dans le paysage politique une cristallisation des positions qui conduirait le Tchad vers un boycott d’élection présidentielle par l’opposition démocratique qui se mobilise à cet effet.
A suivre……………
Makaila Nguebla