Tchad: que faut-il retenir du transfèrement des prisonniers de guerre du bagne de Korotoro vers la maison d’arrêt de Ndjaména ?
Imbu d’un excès de pouvoir et de confiance, Idriss Deby semble tirer de leçons des révoltes populaires dans les pays du Maghreb et le monde arabe où des régimes liberticides, que l’on pensait inébranlables, ont été emportés des mouvements de contestations des manifestants aux mains vides bravant des gaz lacrymogènes et des chars de combats.
Ceci étant, depuis hier, des informations concordantes font état du transfert des prisonniers de guerre tchadiens du tristement célèbre bagne de Korotoro à la maison d’arrêt de Ndjaména.
Parmi ces prisonniers de guerre, on y trouve des anonymes et des illustres officiers à l’instar du colonel Hammouda, Chef d’état major de l’Union des Forces de la Résistance (UFR), opposition armée tchadienne.
Ce transfèrement des prisonniers de guerre, est interprété positivement par de nombreux observateurs tchadiens qui estiment qu’Idriss Deby qui était intransigeant au départ sur la question, est désormais conciliant et docile.
Il convient de souligner que depuis plusieurs semaines, une délégation d’Amnesty International (A.I) séjourne à Ndjaména pour évaluer la situation des prisonniers de guerre et des détenus politiques tchadiens qui croupissent dans les geôles dans des conditions inhumaines et dégradantes contraires aux règles qui régissent les dispositions des Conventions de Genève relatives aux traitements de ces derniers.
Aujourd’hui, il est à retenir qu’Idriss Deby n’est guère indifférent que nul ne peut transgresser la volonté populaire et ce qui explique son penchant en faveur d’un compromis politique avec l’opposition démocratique dans le report de la présidentielle fixée préalablement au 03 avril, mais repoussée à une date qui sera choisie selon la convenance des acteurs politiques engagés dans cette consultation électorale.
Makaila Nguebla