Tchad : le cinquantenaire célébré dans l’indifférence générale des citoyens désemparés !
A coup des milliards investis pour annoncer à grands renforts médiatiques , le régime militaire en place à Ndjaména avec à sa tête Idriss Deby, dit célébrer ce mardi 11 janvier 2011, le cinquantenaire de l’indépendance du Tchad.
Cette fête intervient dans un climat de désolation générale des citoyens et citoyennes de ce pays vaste de 1.248.000 km2 dont l’itinéraire politique reste historiquement ensanglanté par des guerres fratricides et des répressions sociopolitiques sans commune mesure 50 ans après son accession à la souveraineté internationale.
Le Tchad, situé au cœur de l’Afrique a acquis son indépendance le 11 août 1960, sans pour autant réussir à rompre avec les conflits armés du fait du manque de vision politique de ses élites.
Tous les régimes qui se sont succédés à la tête du pays, ont simultanément et successivement échoué dans leur politique de mise en place d’une politique de cohésion sociale et d’intégration communautaire, privilégiant à tour de rôle le repli sur soi, le communautarisme et le népotisme ; véritables pesanteurs qui obstruent toute voie de développement socio-économique aussi bien au niveau local que sur l’étendue du territoire national.
Le 1er décembre 1990, une lueur d’espoir a vu le jour, s’est vite éteinte pour laisser place à l’illusion et à la mélancolie générale dans le pays. Il s’agit de l’avènement accidentel au pouvoir d’Idriss Deby.
Jour pour jour, aujourd’hui, 20 ans fermes, Idriss Deby règne au Tchad, puissamment appuyé et soutenu par la France officielle, a réussi à neutraliser puis domestiqué par la terreur tout un peuple totalement désappointé.
C’est dans ce contexte politiquement incorrect et particulièrement répressif que le cinquantenaire du Tchad, s’apprête à être célébré alors que la famine a envahi la nation, la pauvreté a élu domicile dans tous les foyers, la prostitution des cadres de l’administration publique comme privée et de la classe politique, est devenue une règle de promotion et des vecteurs de propulsion sociale.
Nombreux sont nos concitoyens de l’intérieur comme de l’extérieur, qui ne s’identifient pas dans cette célébration de ce cinquantenaire du fait de l’injustice sociale effrayante, du despotisme d’Etat et de l’inversion de toutes valeurs humaines par les tenants de ce pouvoir autiste qui s’isole pour se refermer dans une option de refus d’ouverture politique par des voies négociées des contentieux politiques qui plombent la nation tchadienne.
L’opinion publique africaine et internationale est témoin par son indifférence d’un complot grossier contre le peuple tchadien qui se bat individuellement face à un système politique excluant qui n’offre aucun cadre au respect des valeurs élémentaires de la démocratie dite universelle que l’on ne peut transiger ni négocier.
Les citoyens tchadiens qui croupissent sous le poids de la peine, invitent l’humanité dans sa composante majoritaire à dénoncer sans réserve en ce jour qui consacre le cinquantenaire de l’indépendance, les pratiques barbares et répréhensibles dont s’illustre le régime de Ndjaména, détenteur du trophée de la tyrannie absolue.
Makaila Nguebla