Tchad : Idriss Deby, un dictateur fâché avec le savoir
Le président tchadien a supprimé les facultés des sciences juridiques et des sciences humaines à l’université de N’djaména.
Il y a quelques jours de cela, des étudiants tchadiens ont observé un mouvement d’humeur assorti de revendications sur leurs bourses qu’ils espéraient voir aller à la hausse.
La réponse du président tchadien, comme celle de tout dictateur imbu de sa personne, certain de ce que le Tchad est sa propriété, est un extraordinaire mépris doublé d’une haine tenace pour le savoir. Comme Ahmadou Ahidjo qui mit un temps la philosophie entre parenthèses à l’université du Cameroun, comme Adolf Hitler qui brûla les livres de certains auteurs jugés dangereux pour le troisième Reich et les pourchassa, comme Staline et le régime policier soviétique qui s’attaquèrent aux intellectuels dont l’éminent Alexandre Soljenitsyne, Deby Itno a beau vouloir nous faire croire qu’il est un grand président à la tête d’un pays qui aspire à la grandeur, il est ramené à grandes chevauchées vers sa vraie nature, celle d’un dictateur impénitent.
La communauté internationale aux abonnés absents
Le plus grotesque dans cette affaire est que le décret présidentiel a pris effet dès sa signature, a indiqué pince –sans- rire le communiqué lu à la télévision tchadienne. Par cette fureur du tout puissant Idris Deby Itno, il est patent que l’année académique est terminée pour ces étudiants de l’université de N’djaména qui, comme on l’imagine rechigneront à se rendre à Abeche et Sar, qu’ils ne connaissent certainement ni d’Adam ni d’Eve. Comment ne pas imaginer qu’il s’agit là d’un moyen à peine voilé de détruire l’université tchadienne jusqu’ici seulement tolérée ?Comment ne pas aussi imaginer que ces étudiants soient désormais de potentiels candidats pour l’exil, notamment en occident, de quoi faire gémir encore les occidentaux, englués dans la crise, de voir leurs pays envahis par des nègres ?A défaut de voir ces bannis songer à chasser Deby du pouvoir même violemment.
Cette situation ubuesque fait du président tchadien le parangon de ces dirigeants africains qui s’imposent à leurs peuples contraints de les subir. Détail cocasse : dans la foulée de ces décrets liberticides, l’épouse du président Deby délivrait un discours sur la paix sur la même télévision tchadienne. On ne saurait mieux faire dans la forfaiture.
Bien entendu, on entendra personne demander des comptes au président tchadien sur la scène internationale tant l’odeur du pétrole tchadien étouffe tous les miasmes du Tchad. Preuve supplémentaire que les vrais africains ne peuvent plus fonder aucun espoir sur la communauté internationale dont l’hypocrisie a atteint des cimes, comme on le voit ces jours –ci en RDC.
Il n’est donc pas superflu pour les peuples d’Afrique subsaharienne de reprendre le chemin de la conquête de leur liberté frayé au début des années 1990.L’exemple des révolutions arabes sert en cela de boussole car, à l’évidence, comme le soulignait jadis René Dumont, l’Afrique noire est – toujours- mal partie.
Aller sur le site: http://www.camerounactu.net