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Alerte Info: Les autorités tchadiennes doivent s'investir pour assurer la sécurité des populations et garantir la paix civile à tous //

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Publié par Mak

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                                                       M.Saleh Annadif  détenu à Moussoro illégalement


Arrêté en avril, l’ancien secrétaire général de la présidence, Mahamat Saleh Annadif, est soigneusement tenu au secret. Et n’a aucune visibilité de son procès. 


Plus le temps passe, plus le cas de Mahamat Saleh Annadif ressemble à une version tchadienne de l’opération Epervier au Cameroun. A N’djamena, l’ex-secrétaire général de la présidence voit ses droits ignorés depuis le 17 avril, date de sa mise en examen dans le cadre d’une affaire de complicité de détournement de fonds à la Direction générale des grands travaux et projets présidentiels. Ses avocats, Mes Sobdibé Zouan et Josué Ngadjadoum, mais aussi le français Serge Terracol-la jeune n’ont pu le rencontrer qu’une fois sur son lieu de détention. Initialement gardé dans les locaux de la brigade des stupéfiants de Moursal, dans la capitale tchadienne, Saleh Annadif a été transféré a la sinistre prison de Mossoro (centre) cinq jours après son arrestation, sans que ses défenseurs n’en soit informés. Les robes noires ne savent davantage ce que contient son dossier puisqu’ils n’y ont pas accès. L’instruction se révèle elle-même sujette à caution. Alors qu’il dispose d’un rang de ministre, celui qui fut également directeur du cabinet civil d’Idriss Deby, président de la commission de l’Union africaine (UA) mais aussi conseiller de l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré, ne peut théoriquement être inquiété par une juridiction de droit commun. Ses défenseurs ont donc demandé à la chambre d’accusation l’annulation des poursuites. En vain 
Il est notamment reproché à Mahamat Saleh Annadif d’avoir demandé au directeur de la Banque commercial du Chari (BCC) de confier la gestion et la signature d’un compte spécial à la Direction générale des travaux et affaires présidentielles. Une opération qui aurait permis au directeur de cette entité, Mahamat Zen Bada, lui-même arrêté en janvier, de détourner prés d’un milliard F CF. Or, selon Me Sobdibé Zouan, la demande de gestion du compte spécial a directement émané du présidant tchadien… 
Cette affaire Main propre intervient après plusieurs arrestations extrajudiciaires d’opposants ou de responsables politiques tel que Gali N’Gothe Gatta, Saleh Kebzabo et Passalet Deuzoumbé. Sans oublier l’enquête toujours au point mort sur la disparition de l’opposant Ibni Oumat Mahamat Saleh, dossier défendu par l’avocat William Bourdon. Coïncidence ? Mahamat Saleh fut également à l’origine de la création du parti pour les libertés et le développement (PLD) avec l’opposant disparu en février 2008.

 


Lettre du Continent n° 638 du 28 juin 2012.