SOS: Grève du personnel de CIS Tchad (Kome)
Bonjour à tous ! nous venons par la présente vous informer de ce qui se passe sur le site pétrolier de Doba. notre espoir est que vous en
fassiez écho et fassiez ce que vous pouvez pour nous aider.ceci est un cri d'alarme.
URGENT
Grève du personnel de CIS Tchad (Kome)
11 JUIN 2011
CIS (Catering International and Services), une société française basée à Kome et travaillant au compte d’Esso dans le domaine d’hébergement, de la
restauration et divers services. Les travailleurs de ladite société ont entamé une deuxième grève le 11 juin 2011 dans les trois camps de Esso Tchad où elle opère .cette grève
est due à la non satisfaction de la plate forme. La première grève fut une grève d’avertissement qui a eu lieu pendant trois jours allant du 18 au 21 Mai 2011 dernier. Le motif de
la colère est le fait que le patronat ait refusé purement et simplement de recevoir les délégués pour discuter. c’est ainsi qu’une mission du ministère du Travail, dirigée
par monsieur Mahamat Baye ; Directeur du Travail et le Secrétaire permanent du Comité du dialogue social , Monsieur Djako Tamaga,venue de N’Djamena et assistée du Délégué régional de la
fonction publique, l’inspecteur du travail de Doba et le président du PETROSYNAT monsieur Béassim NDOUNEMADE ainsi que les autorités
administratives et militaires ont décidé de réunir les deux parties pour trouver un compromis dont découle un procès verbal en vue de la résolution de ce conflit
social.
Après une semaine de vaines négociations, le patronat a décidé d’appeler les délégués en date du 8 juin pour leur proposer six (6) points retenus sur
les dix Huit (18).
Les délégués sont à nouveau convoqués le 10 juin 2011 dans la soirée pour la discussion finale en vue d’éviter une grève dont le préavis s’expirerait à
minuit. Mais lors de la rédaction du procès verbal, une contradiction se situe au dernier point qui est la paie de la prime du 13 ème mois de l’année 2010 n’est pas pris en compte et a fait
l’objet d’une discussion stérile jusqu’a minuit occasionnant une deuxième grève.
Ce matin Esso a multiplié les patrouilles dans les camps et une menace était faite pour évacuer tous les grévistes résidents .ils avancent comme argument que
lorsque les employés sont en grève, ils doivent quitter la propriété de ESSO au risque de se faire virer et ne plus être acceptés sur toutes les installations Esso au Tchad et même dans le
monde. Une torture morale est infligée aux grévistes. Les employés des différentes sociétés ont reçu l’ordre d’aller dans un autre camp (Camp Pionner) pour la restauration ; c’est d’ailleurs une
stratégie adoptée en vue de bloquer tous les grévistes qui s’hasarderaient à sortir du camp Drilling pour se rendre au camp pionneer. Cela permettra aux agents de sécurité de refuser
l’accès à ces grévistes.
Nous attirons l’attention des associations des droits de l’homme car à l’heure où nous écrivons ce papier, les travailleurs grévistes n’ont rien à manger. Même les
prisonniers trouvent à manger. Il est donc inacceptable à notre avis que des personnes humaines qui réclament leur droits soient privées de nourriture. Si cela continue, peut être qu’Esso
coupera même le robinet d’eau potable pour que ces employés en colère meurent de soif.
Esso encourage la « sous traitance » sauvage avec des compagnies étrangères sans scrupule et sans aucun respect pour la personne «humaine. Ces
compagnies occidentales ne pensent qu’à l’argent et a toujours plus d’argent et de profit. Il signe des contrats avec les entreprises qui foulent au pied les législations
liées à l’emploi au Tchad et même sur le plan international. D’ici les heures qui suivront, nous ne savons pas quel sera notre sort. Nous interpellons nos dirigeants pour qu’ils veillent à
la sécurité sociale des travailleurs nationaux du site pétrolier de Doba car Esso ne s’en soucie pas. Esso nous l’avons compris, ne se préoccupe que des employés expatriés. Nous nous demandons si
le projet pétrole de Doba dit « projet de développement » est un projet de développement de pauvreté ou bien un projet qui nous permet de sortir de la misère.
12 JUIN 2011
A la date du 12 juin 2011, suite à l intervention de PETROSYNAT, les délégués ont accepté d’aller signer le procès verbal du 10 sans aucune modification. Le
patronat complique en disant :" vous avez refusé de signer à la veille, et la grève a repris avec le refus de quitter le camp d’Esso. Esso a demandé à la direction CIS de mettre fin
au contrat de tous ceux qui ont occupé illégalement ses locaux ; et que ceux-ci ne travailleront plus sur le site pétrolier de Esso".
Les camarades, non résidents, décident unanimement de partir avec leurs camarades si ceux-ci doivent être licenciés
13 JUIN
La compagnie s’entête et sort une liste de certaines personnes qui sont restées dans les différents camps et décide de leur donner fin contrat. Cette liste a
été apporté par un huissier, Me Ramadan qui s’est érigé en avocat de la CIS et qui avec la complicité du DRH, Monsieur Iguida Valentin tient coute que coute à avoir le départ de ces
employés. Les employés eux refusent de voir leurs camarades licenciés simplement parce qu’ils ont participé à la grève. Ils ont par la voix des délégués demandé à Me Ramadan s’il y a un point
dans le code du travail qui interdit aux travailleurs de faire la grève. D’ailleurs, le règlement des camps d’Esso Tchad ne stipule en aucun point que lorsque les
travailleurs font la grève, ils doivent quitter la base. (Voir annexe)
Pour le moment, tous les ouvriers de CIS campent sur leur position. Ils disent n’accepter le renvoi d’aucun gréviste. Si un seul est renvoyé, tous les 500
travailleurs s’en iront avec lui. C’est une décision prise à l’unanimité.
Ce que nous déplorons toujours c’est l’attitude d’Esso Tchad qui non seulement continue avec sa stratégie consistant à affamer les grévistes pour qu’ils
cèdent et sortent de son camp, mais a donné les consignes à la sécurité de ne laisser entrer aucun repas venant de dehors. Tout ce que les autres grévistes qui campent devant le camp tentent de
faire parvenir à leurs camarades résidents est refoulé sinon arraché. Or il y a déjà des cas de maladies et d’angoisses avancée s; vu que ces personnes n’ont pas accès à la clinique, cela
risque d’aboutir à une terrible situation.
Nous interpellons une fois de plus nos dirigeants pour qu’ils trouvent une solution rapide à notre souffrance et mettent fin au calvaire que nous vivons. Esso et
tous ses partenaires sont des capitalistes, ils pratiquent un capitalisme sauvage selon lequel, le vrai capital, le capital humain est relégué au dernier plan.
Nous avons suivi hier à la télé nationale, le Président de la République qui a lancé un appel aux tchadiens de New York et des autres coins du monde à rentrer au
pays. Nous trouvons cela normal car avec le savoir et le savoir faire acquis par nos frères de la diaspora, le Tchad peut se mettre sur le chemin du développement tant souhaité. Mais avec
tout ce qui se passe en ce moment, que le TCHAD continue à être un paradis pour les étrangers et un gouffre pour ses propres enfants,les tchadiens qui sont déjà au pays verront plutôt
leur salut à travers le départ à l’étranger. Nous estimons que souffrir chez les autres, c’est moins honteux que de souffrir et de se faire manipulés par ces autres-là chez soi-même.
Vivement que nos dirigeants pensent au bien être du peuple et ne permettent plus aux entreprises étrangères, américaines, françaises ou chinoises soient-elles de
s’asseoir piétiner nos lois nationales et d’obliger les fils du TCHAD à suivre leurs lois à elles ou de travailler avec les lois de leurs pays.
Nous voudrions demander à son excellence Idriss Deby Itno ,Président de la République de ne pas oublier les promesses faites à la jeunesse tchadienne. Car, il faut
les tenir pour aboutir à la renaissance. Nous lui demandons de dire aux ministères en charge de tenir compte de la moralité de toutes ces sociétés étrangères venant
travailler au Tchad.
A tous, nous disons ceci: "Ce n’est pas en faisant dos aux choses qu’on leur fait face."