Quiproquo autour de l’identité du colonel Djibrine Dassert : quel sens donné à l’enthousiasme prudent de Ndjaména ?
Selon une source bien informée à Ndjaména, confirmée par un membre d’une faction armée tchadienne ayant pris part aux affrontements militaires qui
ont opposé début décembre 2009, les forces du MPS aux trois mouvements armés dans la région de
Korbon-Melfi-Tissi, la personne dont le régime Deby déclare avoir arrêté, ne serait pas le colonel Djibrine Dassert, mais plutôt, un de ses compagnons de lutte qui porterait le même nom que
lui et serait en permission dans un village.
Il aurait étè malheureusement, trahi par un habitant, élément embusqué qui opère en souterrain pour le compte de l’Agence Nationale
pour la Sécurité (ANS), redoutable police politique du pouvoir en place.
Par ailleurs, notre source révèle également de cas des exactions massives dans plusieurs localités environnantes, théâtres de violents combats
meurtriers de ces dernières semaines.
Une véritable chasse à l’homme est mise en œuvre et il y règne un climat de terreur indescriptible loin des regards des ONG de défense des droits de l’homme. Nous assistons à une situation apocalyptique qui a fait déplacer de centaines personnes civiles parmi lesquelles, des femmes, vieillards et enfants.
Aujourd’hui, la question que tout observateur attentif et initié aux propagandes médiatiques du régime Deby est de savoir : comment peut-t-on expliquer
réellement le silence des organes de presse gouvernementaux face à l’ « arrestation » du colonel Dassert ?
Quel sens peut-t-on aussi donner à l’enthousiasme prudent des autorités en place ?
Traditionnellement, Ndjaména jubile à chaque fois qu’il enregistre des succès militaires ou des réconciliations politiques d’un membre de
l’opposition.
Posons-nous la question une fois encore pourquoi ni Télé Tchad, le site de la primature et de la présidence ne pipent-ils mot sur cette arrestation du maquisard
Dassert ?
Le ministre M. Ahmat Bachir, réduit au diapason de prêcheur du régime, désinforme l’opinion sans détenir une
version fondée de l’information véhiculée.
Les Tchadiens, par ailleurs avisés et lassés ne prêtent au grand jamais les oreilles à ce que dit un régime totalement désavoué au plan national par son
impopularité affichée.
Makaila Nguebla