Qui finance la blogosphère tchadienne ?
La question liée aux financements de la blogosphère tchadienne, mérite d’être évoquée pour lever
définitivement l’équivoque.
En effet, en 2007, un éminent journaliste travaillant à Radio France Internationale (Rfi) en charge de la question tchadienne, de passage à Dakar, avait manifesté le désire de me rencontrer au sujet du Tchad. Je lui donnais alors le rendez-vous au siège d’une organisation de défense des
droits de l’homme. Il y était arrivé puis je l’emmenais chez moi dans un modeste quartier de l’Amitié II de la capitale sénégalaise.
Ce journaliste, aujourd’hui, en poste à Dakar , couvre en même temps l’actualité africaine des pays de
la sous-région.
Arrivée chez moi, lors de notre entretien, il me fait savoir que selon les informations recueillies auprès de ses différentes sources au Tchad et en France, le
Soudan finançait les sites et blogs fidèles et proches de l’opposition tchadienne en exil et acquis à la cause de la rébellion.
Scandalisé par cette révélation, je lui faisais savoir simplement que si les autorités soudanaises financeraient les
activités médiatiques de nos sites et blogs, il aurait constaté de visu, lui-même à travers nos moyens matériels de travail qui éventuellement
justifieraient ce hypothétique soutien de Khartoum.
En clair, pour répondre à ses préoccupations, je lui disais simplement
que nous sommes des Tchadiens et sommes concernés directement par la situation tragique que vit notre pays sous Idriss Deby, ce qui explique l’engagement médiatique des étudiants, acteurs
politiques, femmes, et autres citoyens désabusés, ont opté pour la lutte pacifique à travers la toile afin d’ interpeller l’opinion internationale face à un cas de conscience qui se passe
dans l’indifférence absolue.
De plus, pour le rassurer , je lui confirme aussi que parmi les
webmasters et gérants des sites et blogs, il en existe, ceux qui ne sont pas acquis à la cause de la lutte armée, même si une part belle des
publications d’articles est concédée aux mouvements politico-militaires de l’est et autres forces politiques du pays.
Cette fois-ci, c’est le tour d’un autre journaliste et chercheur sur le Tchad, il est de la presse écrite, son journal est basé à Oslo (Norvège), qui, lui aussi, en
mission dans la capitale sénégalaise, a souhaité me rencontrer en vue d’échanger avec moi, sur les
différents points relatifs à l’actualité tchadienne en ce temps de répit.
Mon second interlocuteur également, aborde la question se rapportant aux activités des sites et blogs tchadiens,
il aurait appris la même information, que Khartoum, soutiendrait à la fois les rebelles tchadiens et
les médias en ligne de l’opposition en exil.
Atterré, une fois de plus par cette révélation, je lui réponds simplement que cela fait partie de l’intox, de la désinformation et de cette série de propagande
haineuse, mafieuse et nébuleuse du régime tchadien, qui, pour justifier sa folie à faire continuellement la guerre et dilapider les maigres
ressources du pays, ment comme il respire pour convaincre l’opinion internationale que le Soudan reste une menace pour le Tchad et pour sa
stabilité.
Au demeurant, je demande à ce énième journaliste, de bien
vouloir faire preuve d’un sens élevé de discernement avant de se verser dans l’illusion et d’admettre les propos tenus par les autorités tchadiennes, connues pour leur
légendaire monopole de mensonges grossiers souvent vomissant et dégueulant, et qui consistent à présenter l’autre comme le mal absolu.
Tirant la leçon de cet entretien, mon interlocuteur, a nettement compris que la crise du Darfour et le conflit au Tchad, relèvent donc objectivement de la mauvaise volonté du régime d’Idriss Deby, à
s’inscrire dans une logique de guerre et de destruction de son pays au lieu de pacifier le Tchad; le Soudan, n’est qu’un bouc-émissaire d’une
situation sociopolitique complètement putréfiée dont la responsabilité qui est la sienne,
incombe de sa gestion qui rappelle un TSUNAMI de malheurs au peuple tchadien.
Pour être clair et précis, il faudrait que l’opinion publique africaine, occidentale et internationale retienne une
fois pour toute, que la blogosphère tchadienne est autonome, sa principale source de revenu réside au niveau de sa compétence en matière
de ressources humaines, ses financements sont endogènes et proviennent de tous ceux qui militent avec leurs moyens de bords contre les moyens dont dispose l’Etat tchadien qui use et abuse des diverses ressources des paisibles citoyens sans défense ni protection au plan national et
international.
Makaila Nguebla