M.Hassane Fadoul Khidir arrêté à Lomé : le statut de réfugié politique en péril !
L’arrestation à Lomé au Togo par les autorités de ce pays de connivence avec Idriss Deby, de M.Hassane Fadoul Khidir, réfugié politique tchadien, reconnu par le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU, constitue un précédent dangereux à notre avis et
une grave infraction portée aux principes et règles qui régissent le droit humanitaire international.
En effet, après le sommet de Organisation pour l’Hamonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA)
, tenu à Ndjaména, plusieurs observateurs tchadiens et étrangers, ont pu remarquer le couple Deby/Faure, main dans la main, ce qui a permis aux uns et aux autres de déceler ce qui allait se
tramer, par la suite.
Aujourd’hui, l’interpellation par les autorités togolaises de M.Hassane Fadoul, traduit clairement la volonté du pouvoir d’Idriss Deby, de décapiter l’opposition tchadienne en exil, par le
truchement des voies de recours et tentatives policières
occultes.
Nombreux sont les témoins les plus éclairés qui n’hésitent pas à comprendre aisément la problématique liée aux enlèvements, arrestations arbitraires, extraditions vers leurs pays d’origines de certains opposants ou leurs exécutions extrajudiciaires par des dirigeants du pouvoir en place.
Le cas de M.Fadoul, illustre parfaitement la difficulté inhérente à la protection humanitaire effective au plan international dans les pays africains et le reste du monde.
Encore, une fois de plus, on s’interroge : que peut-on reprocher à M.Hassane Fadoul Khidir, qui, titulaire du statut de réfugié politique, vit à Lomé dans le respect et les limites qui lui sont reconnus ?
Là est la question à laquelle, on doit se poser pour mieux cerner la chose.
Si en six(6) années de séjours réguliers et sans histoire à Lomé, les autres
togolaises n’avaient rien à reprocher à M.Fadoul, il va s’en dire que ce n’est pas aujourd’hui,
qu’elles doivent le faire, s’il n’y a pas à la base une motivation politique.
Pour nous, défenseurs des droits de l’homme, il est inadmissible que les gens laissent Idriss Deby, transgresser allégrement les règles et les droits
de l’homme dans un déni absolu des mécanismes sous-régionaux, régionaux et internationaux, signés et ratifiés par le Tchad.
Notre blog interpelle toutes les parties concernées au respect strict de leurs engagements internationaux, pour que règnent la justice et le droit.
A cet effet, nous lançons un appel urgent à la délégation régionale du Haut Commissariat pour les Réfugiés et au Haut Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU à Dakar (Sénégal), y compris d’autres structures travaillant dans le même sens , d’intercéder le plus rapidement possible auprés des autorités togolaises, pour empêcher toute extradition vers le Tchad de M.Hassane Fadoul Khidir, dont la
protection et la sécurité relèvent de la compétence et de la responsabilité de la communauté internationale.
La responsabilité sera lourde de conséquence pour toute extradition vers le Tchad de M.Fadoul Khidir et des membres de sa famille, et cela constitue à notre entendement, une violation flagrante
et sans précédent par le Gouvernement tchadien et togolais de la Convention de Genève du 28 juillet 1951, relative au statut des réfugiés politiques, des apatrides et des exilés.
Ainsi, les autorités tchadiennes comme togolaises ne peuvent donc se dédouaner de ce qui arriverait à M.Hassane Fadoul Khidir ou à sa famille, au cas où leurs droits sont violés.
Makaila Nguebla