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Loalngar
Yogangnan
Maxvelt
N’Djaména, le 20 janvier 2013
B.P. 1759 N’Djaména –
Tchad
Tél. (+235) 66 23 41 43 / 99 81 54
33
Email :
yogangnanloalngar@gmail.com
Lettre Ouverte à Madame Hélène CAVE
Ambassadeur, Chef de Délégation de L’UE au Tchad
Chère Madame,
Faisant miennes les
règles de transparence et d’acceptation de la contradiction, j’ai le devoir de répliquer aux plaintes que vous avez exprimées au Ministère des Affaires Etrangères du Tchad au cours du mois de
décembre 2012 relativement à l’affaire qui m’oppose à votre institution. Vous disiez que vous ne vouliez plus entendre parler de cette affaire que vous avez déjà clôturée en observant la
législation tchadienne ; que vos collègues qui ont traité cette affaire ont déjà quitté le Tchad, …
Est-ce une tentative
d’intimidation, un trafic d’influence ou une volonté affichée de torpiller la justice ? Votre démarche parait fort curieuse et tout simplement scandaleuse. Quoiqu’il en soit, cette attitude
appelle de ma part les réponses suivantes.
Je ne mendie pas votre
charité, ni ne vous dispute votre bifteck. Je ne revendique que la réalisation de mes droits légitimes. De graves accusations de harcèlement moral et de licenciement abusif étant portées contre
votre institution, et contre certains de ses responsables, la logique et le bon sens auraient voulu que vous laissiez la procédure judiciaire aller à son terme, si tant est que vous êtes indemnes
de tout reproche. Or, reniant la valeur de vos engagements et bafouant la crédibilité de votre institution, vous réfutez toute négociation en foulant au pied la clause compromissoire pourtant
rédigée par vos soins, vous refusez toute conciliation du Ministère des Affaires Etrangères et de l’Inspection du Travail, pour finir par proférer des vacuités désobligeantes.
Tenant compte de votre
nature féminine, je m’attendais de votre part à plus de responsabilité et d’impartialité dans le traitement de ce dossier. En fait, l’institution aurait pu saisir la chance de votre présence pour
rectifier le tir et faire les choses correctement pour une fois. Elle aurait ainsi sauvé sa crédibilité et ses idéaux. Hélas, elle a plutôt choisi de sauver à tout prix les soldats Gilles et
Pierre-Christophe, et ainsi de se saborder définitivement. Et vous, au lieu de vous insurger contre ce dessein inique –-à votre place, je ne me rendrais pour rien au monde complice de
l’arbitraire et de l’injustice--- vous avez décidé de jouer ce jeu macabre. Tous les moyens –-mensonge et mauvaise foi notamment-- sont donc bons pour écraser Max. Puisque vous ne comprenez pas
quand je dis que rien, ni personne au monde ne m’empêchera de défendre mes droits, permettez que je vous le dise autrement. Il n’y a que deux manières de m’arrêter : me tuer ou faire
droit à mes justes revendications. En d’autres termes, le gangstérisme diplomatique auquel vous vous livrez, et qui consiste à me spolier de mes droits par la force, en vous abritant derrière
votre statut diplomatique, ne passera pas.
Oui, il n’y a pas de
mots qui soient forts en l’espèce. Que dire d’autres, quand vous faites usage du statut de diplomate pour faire obstruction à la manifestation de la vérité et de la justice alors même que vous
n’y êtes pas autorisés, sachant que vous n’avez pas l’immunité en la matière ? En effet, vous refusez de répondre aux convocations de l’Inspection du Travail et vous manœuvrez pour exiger
que toute correspondance passe par le Ministère des Affaires Etrangères ; puis, vous allez voir le Ministre pour lui signifier que cette affaire étant réglée vous ne voulez plus en entendre
parler. Ce faisant, non seulement vous bloquez la convocation de l’inspection, premier stade de la procédure judiciaire, mais vous entendez faire de même avec la convocation du tribunal. Je ne
suis du reste pas surpris outre-mesure par la tournure que vous donnez aux événements. Gilles Desesquelles disait déjà « ...Quand bien même la justice de ton pays te donnerait
raison, cela ne te conduira nulle part. Et quand bien même la décision de justice connaitrait un début d’exécution, à un certain pallier, elle sera bloquée… ». Si je comprends bien,
en définitive, vous avez décidé d’étouffer la justice dans l’œuf plutôt que d’attendre de le faire au bout du processus.
Madame, je ne me
contenterais pas, en ce jour, de discourir. Ci-joint, une copie de la page 3 de mon contrat de travail. Lisez bien l’article 11 du contrat et dites-moi, de même qu’à tous ceux qui nous lisent,
quel est votre problème ainsi que celui de votre prédécesseur : est-ce l’incompréhension du français, l’incompétence ou plutôt la mauvaise foi? Dites-nous aussi, s’il vous plait, où
est-ce que vous voyez écrit que l’institution devait décider unilatéralement de la fin à donner à un conflit survenant dans le cadre de mon travail à l’UE, sous prétexte d’une quelconque immunité
diplomatique ? Et, pendant que vous y êtes, lisez donc aussi l’Article 36 des CPE et l’Article 23 de la Réglementation
Cadre.
Du reste, cette
question de l’immunité est symptomatique de l’arbitraire et de l’injustice qui vous caractérisent. En effet, l’UE n’a pas honte de s’en prendre à un homme sans défense, de manière inique.
Dois-je vous rappeler qu’en matière de justice les justiciables sont égaux devant la loi ? Et, puisque l’UE en fait l’une de ses valeurs cardinales, ne devrait-elle pas plutôt faire
en sorte que le tribunal examine les faits et tranche selon le droit, même si vous aviez l’immunité? A l’exemple des terroristes qui commettent des attentats, puis se barricadent dans
les montagnes, l’UE attente à une vie –-et par ricochet à celles de plusieurs autres-- et se barricade derrière une prétendue immunité --qu’elle n’a pas, par-dessus le marché-- et clame :
« Tu ne peux rien contre nous, nous avons l’immunité ». C’est tout simplement malhonnête, déloyal, abominable.
Qui plus est, jusqu’à
quand allez-vous continuer par mentir à son Excellence Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères du Tchad ? Jusqu’à quand allez-vous « valser » entre le « Oui, cette
affaire a été réglée » et le « Non, elle n’a pas été réglée? ». Devant quelle instance avez-vous donc réglé cette affaire ? Vous avez royalement ignoré les convocations de
l’Inspection du Travail et décliné la conciliation du Ministère des Affaires Etrangères. Alors, comment, quand et où s’est fait le règlement ? Devant des instances de la
planète Mars peut-être ? Un Procès-Verbal de non conciliation a été dressé
au Ministère des Affaires Etrangères qui a consigné noir sur blanc les déclarations de votre institution affirmant que si je n’étais pas satisfait, je pouvais porter plainte. Alors que
voulez-vous au juste ?
La démonstration étant
faite aux yeux de tous que cette affaire n’est pas frappée par l’immunité diplomatique, vous comprendrez que nous épargnions au Ministère des Affaires Etrangères toute peine inutile à
l’avenir : la convocation du tribunal vous parviendra donc directement par voie d’huissier. En outre, sans entrer dans le fond du sujet, sachez aussi, puisque c’est cela votre cheval de
bataille, que selon la législation tchadienne que vous prétendez avoir observée, l’employeur ne peut unilatéralement décréter qu’un employé est coupable d’une faute lourde. Cette décision
doit être entérinée par l’Inspecteur du Travail, celui-là même que vous avez négligé, sinon méprisé, et continuez de négliger. Réfléchissez-y, c’est le bon sens même, la faute lourde
étant privative de tous les droits sociaux. Autrement, les employeurs peu scrupuleux comme l’Union européenne licencieraient des innocents à la pelle en les affublant de « fautes
lourdes ». La législation tchadienne, vous l’avez violé de bout en bout, sur toute la ligne, en décidant unilatéralement de me coller une faute lourde, en me licenciant sans en
référer à l’Inspecteur du Travail alors que j’étais délégué du personnel, en refusant de répondre aux convocations de ce dernier…. Arrêtez donc de jeter de la poudre aux yeux des autres
en claironnant que la législation tchadienne a été respectée.
J’ai donné la
vigueur de ma jeunesse à cette institution et je ne me laisserai dérober mes droits sociaux par personne; c’est exclu. Sept (7) années, ce ne sont pas
sept mois, ni sept jours. Ce sont 7 X 360 jours d’une vie humaine. Une vie humaine à préserver, à défendre et à respecter. C’est la conviction qui
m’anime et je n’admettrai pas non plus que les vingt-deux (22) autres années postérieures à ma retraite soient hypothéquées.
Enfin, je ne vous
ferais pas une leçon primaire sur la continuité du service public, ni sur le respect du code de conduite et des textes fondamentaux d’une institution. Je crois
simplement qu’une institution n’est pas seulement grande par la profession de ses valeurs. Au risque de tomber dans une sorte de pharisianisme destructeur, elle se doit aussi de respecter
ses valeurs, et de les appliquer dans ses réalités de tous les jours. Il est immonde de couvrir les malversations de ses agents, fussent-ils des agents supérieurs, au fallacieux prétexte que
« l’institution soutient toujours la
hiérarchie ».
Au fait,
connaissez-vous au moins les personnes dont vous tentez de couvrir les agissements criminels ? Ni Gilles Desesquelles, ni Pierre-Christophe Chatzisavas ne méritent la considération qui leur
est accordée. L’Avocate Stéphanie Vergniault a dit de Desesquelles qu’il était un psychopathe dangereux. En ce qui me concerne, je retiens qu’un diplomate qui est prompte à
travestir la vérité, à la seule fin de servir à sa hiérarchie une thèse qui permette de sévir contre un innocent en le licenciant, n’est pas digne de respect. Oui, il avait refusé les conseils
avisés de FIDAFRICA et a recouru aux services d’un avocat de sa dévotion pour lui servir un alibi pour ce faire. Nul n’est besoin de démontrer que dans un licenciement pour motif
personnel, c’est la commission d’une faute par l’employé qui est source de licenciement et non l’inverse. C’est monstrueux et fort dramatique qu’il ne se trouve dans votre institution aucune âme
sensée pour le comprendre.
Je ne me lasserai
point de dénoncer cette injustice. Voyez-vous, même la brebis qu’on mène à l’abattoir ne peut être interdite de pousser des bêlements. De même, les condamnés à mort ont droit à l’expression de
leur dernière volonté. Il faudra donc me tuer pour me réduire au silence.
D’ailleurs, je n’ai
encore rien dévoilé de la panoplie des actions que j’envisage dérouler pour me faire entendre. Les voici pêle-mêle pour votre information : manifestations publiques à des occasions
précises, à seul, avec ma famille et/ou des sympathisants qui voudront bien porter avec moi les pancartes de mon indignation ; constitution d’avocats européens avec élection de domicile en
leurs études pour des plaintes pour harcèlement moral contre Gilles Desesquelles et Pierre-Christophe Chatzisavas devant les tribunaux français et la Cour Européenne des droits de l’Homme ;
publication d’un florilège des mensonges de l’UE ; lettres aux 27 Chefs d’Etats de l’UE –-à ce moment-là, la Présidence de la République du Tchad sera aussi informée-- et je pourrais
alors fort bien me départir de la réserve que j’observe en ce moment sur certains aspects de cette affaire pour tout mettre à plat; etc. L’éventail des actions est très large,
croyez-moi.
Vos matraquages
psychologiques n’ont que trop duré. Après m’avoir torturé entre les quatre murs de la Délégation de l’UE au Tchad, vous me torturez à présent, au vu et au su de tous, puisque depuis plus de deux
ans que j’ai été injustement licencié vous retenez indûment mes droits en usant de tous les artifices possibles.
Relisez toute la
littérature que j’ai produite à ce jour sur ce dossier, notamment les lettres ouvertes à Gilles Desesquelles et à son Excellence Hermann Van Rompuy, et vous verrez que toutes mes affirmations
sont fondées et justifiables. Vous vous sentez harcelés sur le net ? Drôle de situation où le harceleur crie au harcèlement. Etes-vous sérieux ? Cette affaire est tout simplement
abominable et a révolté plus d’une personne. Ne soyez donc pas surpris s’ils s’en trouvent qui prennent leur plume et écrivent. Ceux-là ont compris comme Montesquieu qu’
« une injustice faite à un seul est une menace faite à tous ». Et puis, que faites-vous du droit à l’information ? De quel droit, en vertu de quel principe et de
quelle logique doit-on stigmatiser les errements des gouvernements et de diverses autorités de par le monde et passer sous silence ceux de l’Union Européenne ? L’article auquel vous faites
allusion est-il plus fort que les lettres ouvertes que j’ai moi-même signées, est-il plus éloquent que celle-ci ? Quand la fourmi a raison, elle a raison.
On m’opprime,
on m’écrase et je dois me taire parce que l’oppresseur s’appelle l’Union Européenne ? C’est inadmissible ! Avez-vous seulement été victime de
l’injustice une fois de votre vie ? En connaissez-vous les larmes amères, les nuits d’insomnie, les migraines et autres hémicrânies ? Ma mémoire à moi résonne encore du nom de ces
cachets que je n’aurai jamais pu découvrir : Donormyl, Urbanyl, Taganyl et j’en passe. Dieu seul connait la mesure de la douleur qui est mienne en ce moment. Seigneur ! Se peut-il que
l’Union Européenne soit si pourrie qu’il ne s’y trouve aucune personne qui saisisse le langage de la vérité et le sens de l’honneur ?
Sincèrement,
Loalngar Yogangnan
Maxvelt
Copie :
-
S.E. Monsieur le
Premier Ministre du Tchad
-
S.E. Monsieur le
Ministre des Affaires Etrangères du Tchad
-
Autres Membres du
Gouvernement du Tchad
-
Honorables Députés du
Tchad
-
L.E. Messieurs les
Ministres des Affaires Etrangères de dix (10) pays européens (Allemagne, Bulgarie, Chypre, Danemark, France, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni,
Suède)
-
Ambassades accréditées
au Tchad
-
Organisations
Internationales (y compris le Comité du Prix Nobel)
-
Grandes Institutions
du Tchad
-
Associations nationaux
et internationaux de Défense des Droits Humains
-
Partis Politiques du
Tchad
-
Médias nationaux et
internationaux (y compris les sites internet)
-
Avocats….