Les ingérences répétées et avérées de Deby
Simone Gbagbo est une piste sérieuse dans la recherche de la vérité relative aux massacres et au génocide en Côte d’Ivoire ainsi qu’aux implications de certains Chefs d’Etat africains dans cette phase sombre de l’histoire de ce pays réputé exemplaire en matière d’émergence économique en Afrique.
Ce personnage a été un acteur principal tout au long des événements douloureux qui ont secoué la Côte d’Ivoire. En effet, Madame Simone Gbagbo n’avait non seulement joué le rôle du conseiller le plus écouté de son mari mais en plus, elle avait supervisé toutes les basses besognes qui ont couté la vie à des milliers d’Ivoiriens et étrangers vivant en Côte d’Ivoire supposés gênants pour le régime. Dans certaines circonstances, c’est elle-même qui dirigeait certaines opérations pour s’assurer de la parfaite réussite de leur exécution.
Nous ne livrons aucun secret si nous affirmons qu’elle était classée à la tête des éléments faucons que comptait à l’époque le régime Gbagbo. Grâce à sa proximité avec son mari de Président voire son ascendance sur lui, elle avait carte blanche pour initier et mener toute opération qu’elle juge salutaire pour le régime. C’était ainsi qu’elle a tissé un vaste réseau relationnel impliquant plusieurs personnalités douteuses surtout celles ayant des accointances avec des barbouses. Au rang de ces personnalités on peut dénombrer un certain nombre de chefs d’Etat. Parmi ceux-ci, le Chef de l’Etat Tchadien Idriss Deby occupait une place de choix.
La Cour Pénale Internationale (CPI) peut diligenter une enquête parallèle à celle menée sur le plan national. Cette enquête doit prendre en compte la dimension internationale en vue d’une meilleure appréhension du bilan en perte de vies humaines supposé être très lourd et le degré d’implication de ceux qui se sont donnés le plaisir de massacrer des paisibles citoyens qu’ils soient nationaux ou simples résidents. Il serait désastreux que cette dimension ne soit pas élucidée. Nous pouvons d’ores et déjà retenir que le Chef de l’Etat tchadien fin connaisseur des milieux mafieux avait apporté un précieux concours à madame Gbagbo. En effet, en sus des moyens financiers qu’il avait mis à la disposition du couple Gbagbo pour mener à bien sa sale besogne, un soutien logistique spécial a été également mis en branle. Des avions battant pavillon Toumaï le nom de la compagnie tchadienne de transport aérien avaient transporté des mercenaires recrutés au Tchad ou hors du Tchad ainsi que des armes de tout calibre vers Abidjan.
La CPI ne doit pas oublié que le Chef de l’Etat Tchadien a battu sa réputation grâce aux ingérences dans les affaires intérieures des pays africains. A ce propos nous pouvons citer à titre d’exemple les cas ci-dessous déclinés :
Le Ruanda pour participer aux massacres des tutsi ;
Le Zaïre pour soutenir Kabila-père contre une rébellion interne ;
Le Congo Brazzaville pour soutenir Sassou contre Youssouba ;
La République Centrafricaine pour renverser le régime de Patassé et installé Bozizé qui joue un véritable rôle de vassal à Deby ;
Le Soudan des interventions directes ou indirectes via la rébellion du Darfour visant à renverser le régime de Khartoum :
Le Togo pour soutenir Eyadema père contre la contestation grandissante qui a failli faire vaciller son régime.
Nous ne devons pas enfin oublier la vaste opération de déstabilisation du Royaume de Bahreïn à travers une véritable tentative d’inondation de ce paisible pays par sa propre monnaie imprimée par Deby qui entendait la faire circuler tout en se moquant éperdument des conséquences qu’une telle opération ferait subir au pays concerné. N’eut été la vigilance de ce pays et l’appui de ses alliés, cet Etat serait présentement dans des mauvais draps.
La CPI se doit de réfléchir par deux fois avant de laisser passer sous le nez cette opportunité. En effet, nous n’exagérons pas si nous disons que monsieur Deby constitue un danger public non seulement pour le Tchad mais également pour bon nombre des pays africains dirigés par des hommes dont le souci principal est de s’accrocher au pouvoir comme lui.
Fait à Djimézé Hamra le 12 décembre 2012.
Pour Le Bureau Exécutif du Front pour le Salut de la République (FSR)
Dr. Ali Gaddaye.