Le rêve humanitaire d'une jeune Laonnoise Dans un orphelinat au Tchad
Cette jeune Laonnoise s'envole aujourd'hui pour le Tchad. Mission : assister une équipe dans un orphelinat pendant deux mois.
ON pointe souvent du doigt le manque d'engagement citoyen des jeunes. C'est loin d'être le cas de Ketsia Schulze, jeune Laonnoise de 21
ans.
« J'ai toujours voulu faire un voyage humanitaire », confirme-t-elle. Prudemment, elle a d'abord assuré ses études, au sein de l'institut régional de formation aux
fonctions éducatives de Laon (IRFFE). Tout juste diplômée comme assistante sociale, elle peut désormais concrétiser son rêve.
« Ma mère a grandi au Niger. J'ai toujours été attirée par l'Afrique. Par des amis, j'ai connu l'association Betsaleel qui s'occupe d'un orphelinat à N'Djamena au
Tchad, où officient une cinquantaine d'employés tchadiens et des expatriés bénévoles », poursuit-elle.
Son bagage correspond en outre au travail qui est fait là-bas. Plus de raison d'hésiter donc. Et ce samedi, elle s'envole pour deux mois, direction la capitale
tchadienne.
Là-bas l'attendant plusieurs dizaines d'enfants âgés de 0 à 3 ans. « Ce sont en majorité des enfants dont les familles trop démunies ne peuvent pas s'occuper
correctement à ce moment crucial de la vie. » Le but n'est alors pas de les proposer à l'adoption, mais de préparer un retour dans la famille élargie une fois les 3 ans atteints. « Pendant leur
séjour à l'orphelinat, tout est fait pour garder le lien, la famille peut venir rendre des visites. L'accent est mis sur la santé, la nutrition, l'éducation. »
Il existe ainsi une consultation PMI (protection maternelle infantile) avec des infirmiers tchadiens. Seuls quelques orphelins véritables peuvent être
adoptés.
« Dans un premier temps, en août, je vais assister l'équipe éducative. Pour les enfants les plus grands, il existe en effet un jardin d'éveil encadré par des
institutrices tchadiennes. Ensuite, je travaillerai avec l'assistance sociale. » Au moment de partir, Ketsia Schulze mêle enthousiasme et un peu d'inquiétude. « C'est un peu un saut dans
l'inconnu. J'ai eu des contacts avec une infirmière sur place. Les règles de sécurité sont strictes. » Il est aussi important de respecter certaines attitudes en terme vestimentaire. « C'est tout
de même le bonheur de partir qui l'emporte ! J'ai envie de rencontrer tout le monde après les avoir eu au téléphone. J'ai prévu des livres pour les enfants, du chocolat et du saucisson parce
qu'il paraît que cela fait toujours plaisir… »
Un trajet jusqu'à Roissy et cinq heures de vol la séparent désormais de son rêve. Ensuite, c'est le retour à Laon où l'attend son fiancé, mais c'est une autre
histoire.
Yann LE BLÉVEC
yleblevec@journal-l'union.fr
Source:Ici