Le pétrole du Mayo Kebbi permettra-t-il aux tchadiens de renverser la tendance ?
Personne n’aurait imaginé qu’après le jaillissement du pétrole du bassin de Doba, les tchadiens continueront à endurer la galère de la misère. Pire, l’or noir tchadien a produit l’effet inverse. En effet, c’est une contre performance notoire que le Tchad vient d’afficher bien qu’il ait endossé le titre de producteur et exportateur de pétrole depuis plus de huit (8) ans. Les tchadiens sont les plus misérables du monde ; les heureux parmi eux ne constituent qu’une infime minorité de un pour cent (1%).
En règle générale l’exploitation du pétrole est synonyme de bonheur. Toutefois, l’anomalie que présente le Tchad n’est qu’une exception qui confirme cette règle.
Pourquoi le pétrole du bassin de Doba n’a pas permis aux tchadiens d’avoir le sourire et se hisser au rang des peuples de la planète réputés heureux.
D’abord il faut reconnaître que l’exploitation du pétrole du bassin de Doba a été très mal négociée. Les négociations ont été entourées d’un mystère total ; pour ne pas dire se sont déroulées en catimini. L’équipe tchadienne des négociations qui avait débutée sa mission avec deux (2) personnes n’a jamais dépassé les sept (7) interlocuteurs tchadiens même pendant les moments ultimes de pourparlers. Cette situation avait empêché le pays de pouvoir disposer d’une équipe multidisciplinaire qui aurait pu couvrir la totalité des coins et recoins du contrat évitant par la même tout piège.
Malheureusement cette opacité fut la volonté manifeste de Deby en vue de faire main basse sur cette ressource minière. D’où la croix mise sur la transparence. Cette attitude a rencontré vous vous en doutez l’agrément des multinationales qui ont en charge l’exploitation du pétrole du bassin de Doba. Dans le flou c’est la partie qui dispose du maximum d’expertise et d’expérience qui tire profit. Aujourd’hui aucun tchadien y compris Deby ne peut dire avec exactitude combien le Tchad produit de barils de pétrole par jour et quelle quantité destine-t-on à l’exportation par jour. Ce domaine est réserve à la connaissance exclusive du consortium Esso-Exxon Mobil et ses alliées.
Les tchadiens doivent le savoir que ces sociétés ont déjà amortit les frais engagés pour l’investissement relatif aux champs pétroliers du bassin de Doba et sans le moindre remord elle refusent de partager le bénéfice de façon équitable avec les tchadiens. Elles se gardent cependant, de verser suffisamment de royalties à Deby pour le tenir à leur côté.
Le même sort serait-il réservé au pétrole du bassin du Mayo Kebbi exploité cette fois-ci par les chinois ou plutôt la pilule amère avalée par les tchadiens suite à l’exploitation de l’or noir du bassin de Doba à servir à quelque chose ? Dans tous les cas nous l’espérons et le souhaitons de tout cœur que les tchadiens auront enfin le sourire grâce au pétrole du Mayo Kebbi.
Fait le 30/06/2011
Dr. Ali Gaddaye