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Alerte Info: Les autorités tchadiennes doivent s'investir pour assurer la sécurité des populations et garantir la paix civile à tous //

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Publié par Mak

CONFERENCE DE PRESSE CONJOINTE du 17 aout 2013 : Droits de l’Homme Sans Frontières (DHSF) l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT) et le Mouvement pour la Préservation des Libertés (MCPL) Tel : (235) 99925758/ 66274988/63081485


La dégradation de la situation des droits de l’homme au Tchad : Affaire Journalistes et Bloggeur arrêtés, contrat de concession des services publics.

Mesdames et Messieurs les Journalistes

Nous vous avons invité à l`effet d`échanger avec vous sur la pertinente question des vagues d`arrestations des personnalités, des journalistes et du blogueur, des contrats de concessions irréguliers au profit d’un proche du Président de la République…

En fait, tout a commencé le soir du 22 Mars 2013 quand des inconnus en civil ont appréhendé Jean Laokolé, écrivain engagé et auteur de plusieurs ouvrages. Cela, sans aucun mandat, puis on ne savait où il était. C`est 2 jours après que l`on va savoir où il est détenu.

À l`origine, un article posté sur le blog Makaila qui cite certains citoyens comme étant au service de Jean Bernard PADARE, l`actuel Ministre de la Justice.

Les personnes citées se concertent avec peut-être en sous-main l`appui du Ministre dépose plainte. Fort des éléments de preuves dont ils disposent, Jean Laokolé reconnait les faits à lui reprochés sans savoir comment ces éléments de preuve ont été obtenus. La Police lui demande  de rédiger un démenti et le poster sur le même site et en même temps une lettre d`excuse. Tout cela a été accepté mais malgré cela Jean Laokolé a été enlevé avant la date prévue.

Il faut noter que Jean Laokolé est le fils d`un opposant et neveu d`un autre opposant bien connu dans le milieu politique tchadien. Cette relation aurait joué un grand rôle dans la haine qu`on lui voue.

Pendant qu`on y est, le même Ministre de la Justice fait arrêter Éric TOPONA (fils d’un autre opposant) le 06 Avril 2013. On lui impute l`échange des Emails avec le Bloggeur Makaila dans l`optique de fournir des armes aux jeunes tchadiens pour renverser le régime, ce que les concernés n’ont  jamais reconnu.

Très vite, Éric TOPONA, Secrétaire General de l`Union des Journalistes du Tchad (UJT) est mis sous mandat de dépôt et envoyé à la prison d’Amsinéné. Comme si cela ne suffisait pas, 2 Mai 2013, le Directeur de publication du journal Abba Garde a lui aussi été enlevé autour de 20 heures et mis sous mandat de dépôt. De qualification en  qualification, on fait de telle manière que les faits à lui reprochés aient un lien avec l`État en vue de couvrir le règlement de compte personnel de la part du Ministre de la justice.  C’est clair, cela est un Pur règlement de compte privé. Notons que Éric TOPONA est lui aussi fils d`un membre influent d`un parti de l`opposition comme ci-dessus indiqué. Moussaye Avenir de la Tchiré et Éric TOPONA, tous deux journalistes ont travaillé longtemps dans un journal de la place propriété de l`actuel Ministre de la Justice. Les deux ont  quitté  le journal dans un climat malsain. Jean Bernard a même poursuivi Avenir  de la Tchiré en justice mais aurait été débouté.

Le 1er Mai 2013, ce n`était pas la fête du travail au Tchad mais la grande moisson. De nombreux députés et autres généraux de l`armée avaient été arrêtés. Entre autres Saleh Makki, Malloum Kadre, Routouang Yoma Goloum, Gali Goté, Moussa Tao, Moctar N.,  Ngaro Haidjo pour ne citer que ceux-là. Motif : conspiration. Des députés ont été arrêtés au mépris de la loi car tous sont couverts par l`immunité parlementaire et tant que celle-ci n`est pas levée l`on ne peut arrêter aucun député sauf dans le cas de flagrant délit. Là on n`a ni respecter l`heure de ces types d`opérations. 19 h et 5h du matin, or Saleh Maki a été arrêté à 22heures.

Selon certaines sources bien répandues à N`Djaména, ces gens ont été arrêtés parce que leurs noms figurent sur une liste manuscrite dont l`authenticité est douteuse car non signée.

Cette manœuvre a un seul objectif, c`est de terroriser les voix discordantes afin de limiter  leur liberté d`expression  et d`opinion au Tchad. Car, chaque fois les leaders sont arrêtés sur la base des chefs d`accusation préfabriqués, du genre diffamation, tentative de déstabilisation, incitation à la haine tribale, outrage…

Ainsi, nous attirons l`attention du Gouvernement et du Président de la République sur les arrestations et détentions illégales, arbitraires et irrégulières sur la base de simple règlement de compte personnel. La solidarité gouvernementale couvre-t-elle de tels agissements?

Au Tchad nous n`avons pas encore une loi en matière de cybercriminalité dont toutes les arrestations liées à cette matière sont illégales. Le secret de la correspondance reste garantit tant par la charte africaine des Droits de l’Homme, le code pénal et par les cahiers de charges des opérateurs de la téléphonie mobile. Ainsi toutes les preuves obtenues par les moyens illégaux ne sauraient être reçus par le Juge parce qu’illicites. De ce fait, nous attirons l`attention des plus hautes autorités sur le fait que les institutions de la République soient utilisées par certains sinon détournées de leurs objectifs initiaux et transformées en un instrument de règlement de compte.

C`est pourquoi nous demandons aux citoyens de rester mobilisés afin de défendre leurs droits lorsque ceux-ci sont violés en utilisant tous les moyens constitutionnels;

De la même façon, nous demandons aux organisations de la presse de multiplier les actions citoyennes afin de défendre les intérêts de leurs membres;

A la justice, nous demandons aux magistrats d`appliquer les lois sans tenir compte des trafics d`influence et de libérer purement et simplement toutes les personnes détenues en lien avec la conspiration, la diffamation.

En plus mes chers journalistes, les organisations ici présentes expriment leur indignation face aux contrats de concession des services de la police et des mines. Ces deux contrats signés au profit d’une société privée (SOGECT) proche du Président de la République ne va verser que 10% des recettes. L’État sort ainsi perdant car c’est lui qui entretient les éléments de la police, la forme et leur verse à la fin du mois les salaires. C’est pour tout cela que nous disons que ces contrats doivent être annulés. Pour y arriver, les citoyens doivent être prêts en vue des actions citoyennes à venir car, une commission est en train de se préparer en vue de faire la rafle des engins dans la ville de n’Djamena. cela, pour renflouer la caisse de la SOGECT.