L'opposition tchadienne invite la population à rester chez elle le jour du vote
Les trois leaders de l’opposition Kamougué, Kebzabo et Yorongar ont animé la veille de l’ouverture de la campagne présidentielle un grand meeting
La crise sociale que traverse le pays marqué par les maux telsque la pauvreté, le manque d’eau potable, l’électricité, la mauvaise gestion des ressources pétrolières, la corruption, l’impunité, le dysfonctionnement du système éducatif étaient au centre de ce meeting du trio de l’opposition démocratique. Estimant que cette élection est un non événement pour eux, les trois candidats qui ont suspendu leur participation à la présidentielle du 25 avril prochain appellent la population à rester chez elle le jour «j» de l’élection. «La lutte démocratique impose une alternance et un changement. Malheureusement, c’est le contraire au Tchad. Nous les trois, nous sommes des grands bagarreurs, faites nous confiance», lance le général Wadel Abdelkader Kamougué, président de l’URD.
Pour lui, l’heure du changement est venue et cela demande une prise de conscience de tous les Tchadiens. «Nous ne pouvons pas continuer à jouer le rôle d’accompagnateur. Nous allons nous battre
pour ramener la vraie démocratie, la liberté afin que tout le monde s’épanouisse», promet le leader de l’URD. Face à extrême pauvreté que vit les Tchadiens, il souligne que: «nous sommes un pays
pétrolier mais les élèves étudient à même le sol. Pour un seul bâtiment, on écrase un étudiant parce qu’on vient d’offrir une vingtaine de bus à l’université. Prions Dieu et nous arriverons au
bout de notre lutte». Le général Wadel Abdelkader Kamougué n’a pas fait cadeau à la Ceni pour ces manquements: «Si la Ceni avait été dirigée par des gens responsables et compétents, l’on
arriverait jamais à cette situation», a-t-il déploré.
Pour Saleh Kebzabo, le MPS est fatigué de gérer le pays après plus de 20 ans. «Il n’a rien fait en 20 ans» et d’ajouter: «j’ai parcouru 53 villages pour dire aux gens de voter lors des
législatives, car cette année, il n’y aura pas de fraudes. Les conditions sont réunies pour l’organisation des vraies élections. Je me rends compte finalement que c’est le contraire qui s’est
produit vu ce qui s’est passé lors des législatives»
«Nous aurons le pouvoir un jour»
Le leader du FAR, Yoro toujours égal à lui-même n’a pas comme d’habitude été tendre avec le président sortant. «Je connais très bien le président Déby. C’est avec l’argent du pétrole qu’il
s’amuse aujourd’hui en oubliant son peuple qui ne mange pas à sa faim et traverse bien d’autres problèmes». D’après Yoro, le vide juridique évoqué pour ne pas aller à cette élection sans tenir
compte de la réalité et leurs revendications n’est pas fondé: «Déby va se faire élire par un vide juridique, car il a pris un décret convoquant le corps électoral pour le 3 avril. La Ceni a fait
adopter le chronogramme à la Présidence et non à son siège fixant l’élection pour le 24 avril, il décale le 24 au 25 avril mais, Déby a oublié de prendre un autre décret pour convoquer le corps
électoral, c’est là le vide juridique. On va aussi battre campagne pour empêcher à la population de sortir le 25 avril pour voter», a lancé Yoro.
Source: http://www.journaldutchad.com/article.php?aid=1062