Lagos, Nigeria, le 04 octobre 2012- Les autorités tchadiennes ne devraient pas réprimer les
reportages de presse sur la dissidence politique, a déclaré le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) à la suite de l'acharnement judiciaire contre le
bihebdomadaire N'Djamena Bi-Hebdo et son directeur de publication.
« L'utilisation du code pénal pour intimider les journalistes et censurer les reportages et les opinions dissidentes est un
abus de pouvoir » a déclaré Mohamed Keita, coordonnateur du Plaidoyer pour l'Afrique du CPJ basé à New York. « Nous demandons aux autorités d'arrêter les poursuites
pénales contre N'Djamena Bi-Hebdo et son directeur de publication Jean-Claude Nekim. Tous les responsables de gouvernement, y compris le président de la
république, doivent tolérer les critiques des citoyens. Toute personne se sentant personnellement offensée devrait faire pourvoir ses droits devant un tribunal civil et
non pénal».
Un juge d'un tribunal correctionnel de N'Djamena, la capitale tchadienne, a condamné Jean-Claude Nekim, directeur de publication de N'Djamena Bi-Hebdo, pour
diffamation le 18 septembre dernier sur la base de la publication par son journal d'extraits d'une pétition de l'Union des syndicats du Tchad critiquant le gouvernement.
Ce magistrat a notamment infligé une peine de 12 mois de prison avec sursis à M. Nekim, une amende d'un million de francs CFA (soit 2000 dollars américains) et une
interdiction de parution de trois mois audit journal, selon desmédias. Il n'était pas clair si M. Nekim avait fait appel à cette
condamnation.
La pétition, qui a été lancée par les dirigeants de l'Union des syndicats,
accusait le gouvernement de népotisme et de mauvaise gestion et appelait à la fin de la cherté de la vie, ont rapporté des médias. Trois dirigeants syndicaux ont été
condamnés à la prison et à une amende pour cette pétition après avoir été reconnus coupables d' « incitation à la haine raciale », selon les médias. L'affaire
sera portée en appel, arapporté la Radio France Internationale (RFI).
M. Nekim est sous le coup d'une autre inculpation. Après que son journal a publié une caricature des juges l'ayant
condamné pour diffamation, il a été accusé d'outrage à magistrats, ont rapporté desmédias. Il risque une peine d'emprisonnement s'il est reconnu coupable le 16 octobre,
selon desmédias.
Le 27 septembre, le Procureur de le République, Mahamat Saleh Idriss, a interdit la distribution d'une publication spéciale produitecollectivement
par des journalistes et des activistes tchadiens soutenant M. Nekim et N'Djamena Bi-Hebdo, a rapporté RFI.
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