Assassinat de Brahim Deby: début de procés à Paris
Les tueurs de Brahim Déby aux assises
A partir de ce matin, les quatre hommes soupçonnés d’avoir tué le fils du président du Tchad sont jugés à Nanterre. Ils risquent la perpétuité. Le procès doit durer jusqu’au 8 juillet.
Comme les gens ordinaires gardent quelques pièces en poche pour la machine à café, Brahim Déby avait sur lui des liasses de 500 € pour la flambe. Brahim Déby, le fils du président du Tchad, tué à l’âge de 27 ans pour son train de vie, le 2 juillet 2007 à Courbevoie.
Soupçonnés de l’avoir agressé jusqu’à l’irréparable, quatre hommes sont jugés à partir de ce matin devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine.
Ils répondent exactement de vol accompagné de violences ayant entraîné la mort et risquent la réclusion à perpétuité. Les accusés ont fait les poches de leur
victime, lui dérobant ainsi… 50000 € et la clé de chez lui pour retourner son appartement à la recherche d’un butin plus conséquent. Ils n’ont trouvé que quelques bijoux. Un cinquième accusé est
jugé pour complicité. Pierre-Claude M., dit PC, aurait renseigné Dan B., le cerveau de l’opération, sur les faits et gestes de Brahim le fêtard, l’amateur de cocaïne et de jolies
filles.
Une opération guet-apens minutieusement préparée
L’opération guet-apens fut minutieusement préparée, selon l’enquête de la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne. Ledit PC aurait soutiré au
chauffeur de Brahim des informations sur son emploi du temps. Ainsi, dans la nuit du 1er au 2 juillet, Dan et son équipe sont en planque au sous-sol du Bélier, l’immeuble du 7, rue Baudin à
Courbevoie. L’appartement de Brahim, au 7e étage, est vide. Le jeune homme fait la bringue au Carré Washington, haut lieu des nuits parisiennes. Vers 6h30, il rentre en galante compagnie.
Brassards de police aux bras, encagoulés, équipés de talkies-walkies, d’armes de poing et d’un pistolet électrique, quatre hommes sautent sur le couple qui avance vers le sas de l’ascenseur.
Surveillée par un faux flic, la jeune femme est placée à l’écart. Dans le parking, deux autres faux policiers passent le fils d’Idriss Déby à tabac. Il se défend, essuie des coups, reçoit une
décharge de pistolet Taser. Et ses agresseurs l’aspergent du contenu d’un extincteur. La neige carbonique étouffera Brahim Déby, mort moins de deux heures après.
D’après les conclusions de l’autopsie, la victime a succombé à une « asphyxie avec œdème et congestion pulmonaire ». Selon une expertise complémentaire, la «
consommation de cocaïne, cannabis, alcool associée au choc du pistolet Taser et à l’asphyxie » a entraîné « la détresse respiratoire » fatale. Sans écarter la thèse d’un meurtre politique, les
enquêteurs avaient d’emblée privilégié celle du crime crapuleux. Pour remonter aux suspects, les images de la vidéosurveillance du parking furent cruciales.
L’agression mortelle a été en partie filmée, comme le manège de voitures en repérage les semaines précédant le drame. Ces voitures ont mené à Dan, qui tenait une
boutique de location de véhicules à Paris. Cet homme de 32 ans serait l’instigateur de l’expédition. La montre Tissot perdue par un faux flic dans le parking et portant l’empreinte de Marin C.,
45 ans, a mené la brigade criminelle en Roumanie où s’était replié le suspect. Quant aux deux autres accusés, Jaime D. fut recruté pour sa « vaillance » et Najebe pour sa corpulence. Le procès
doit durer jusqu’au 8 juillet.
Le Parisien