Acheikh Ibn Oumar.
Ex-ministre tchadien des Affaires étrangères (1989-1990) et ancien chef de guerre soutenu par Kaddafi.
Jeune Afrique : Vous avez été un homme de Kaddafi pour combattre le pouvoir de Hissène Habré durant les années 1980. Quelles étaient les formes de ce soutien ?
Acheikh Ibn Oumar : Les forces du Gunt [Gouvernement d’union nationale de transition, coalition rebelle tchadienne, NDLR] étaient repliées dans le nord du Tchad, et la Libye constituait une base arrière avec des camps d’entraînement. Les cadres du mouvement et nos familles étaient également logés là-bas. C’était un parrainage total, mais nous avons rapidement eu des relations heurtées avec Kaddafi. Il avait son propre agenda et cherchait surtout à profiter de l’instabilité au Tchad pour accroître son territoire, après l’annexion de la bande d’Aouzou en 1973.