ABDALLAH SENOUSSI, PATRON DES SERVICES DE RENSEIGNEMENTS DE KHADAFI REVELE : YOUSSOUF TOGOIMI A ETE LIVRE A IDRISS DEBY. ABDERAMAN MOUSSA A CONVOYE LE PRISONNIER ET ADOUM TOGOI ETAIT DANS LE COUP
EXCLUSIF : ABDALLAH SENOUSSI, PATRON DES SERVICES DE
RENSEIGNEMENTS DE KHADAFI REVELE : YOUSSOUF TOGOIMI A ETE LIVRE A IDRISS DEBY. ABDERAMAN MOUSSA A CONVOYE LE PRISONNIER ET ADOUM TOGOI ETAIT DANS LE COUP
Enfin ! La vérité sur la disparition tragique de Youssouf TOGOIMI, chef du MDJT, groupe de rébellion opérant dans le nord du Tchad, serait
sortie de la bouche d’un homme clé du régime de Kadhafi ; Abdallah Senoussi, désormais, aux mains des autorités libyennes ouvre les portes de l’enfer du régime de Kadhafi.
Rappel des circonstances de la disparition de Youssouf Togoïmi :
C’était aout 2002 lors d’une opération militaire contre les forces de Deby, que le véhicule dans lequel se trouvait Youssouf Togoimi sauta sur
une mine télécommandée à distance. Il eut les deux jambes fracturées. Kadhafi lui envoya un émissaire pour l’évacuer sur la Libye pour des soins. L’initiative jugée suspecte par une partie de son
entourage, remporta, toutefois, l’adhésion du principal concerné qui y voyait une volonté de Khadafi de reprendre la main en vue d’une négociation future avec le régime de Deby.
De ce voyage en Libye, Youssouf Togoimi ne revint plus jamais. Plâtré et en voie de guérison complète, il se rendit à l’hôpital ce 24 septembre
2002 pour le déplâtrage de ses deux jambes. Introduit dans la salle, deux heures plus tard, un médecin libyen informa ses accompagnateurs de son brusque décès. Ces derniers
demandèrent à voir le corps mais refus catégorique des autorités libyennes. De même, lorsque les membres de son Mouvement réclamèrent le corps pour organiser les funérailles, le même refus ferme
leur fut opposé.
Aucune nouvelle du disparu depuis ces longues années, bien que toutes les ONG furent démarchées par les membres de son Mouvement. La FIDH,
Amnesty International, etc… n’ont pas voulu prêter oreille ; pire Sidiki KABA alors président de la FIDH avait même demandé à sa secrétaire de ne plus accepter des rendez- vous
pour ces gens-là ! On connaît leurs accointances avec Kadhafi.
Récemment à la chute de Kadhafi, l’espoir renaît et plusieurs
démarches ont été initiées en direction des nouvelles autorités libyennes, soit par des membres de la communauté Toubou en Libye, soit par des initiatives d’autres
personnes.
Dans un premier temps, ces autorités ont été très étonnées de n’avoir aucune information, pas de témoignages, pas de documents de sa présence
dans les liens de détention. On a supposé qu’il pouvait être dans les zones non encore libérées. Pas de traces de son décès sur les registres à l’hôpital où on l’avait déplâtré. Puis toujours
rien, Youssouf Togoimi n’était nulle part. Le mystère continua…
Un fait nouveau important se produisit : L’extradition
d’Abdallah Senoussi de la Mauritanie vers la Libye.
Depuis bientôt un mois, Abdallah Senoussi est interrogé sur de nombreux dossiers, à la fois de politique interne mais aussi internationale, par
les autorités libyennes. La communauté Toubou en Libye a posé la question, entre autres affaires primordiales : La disparition de Youssouf Togoïmi. Le patron des services de renseignements de
KHADAFI a fait les révélations suivantes selon des sources proches du dossier :
« M. Youssouf Togoïmi ne voulait pas faire la paix avec Idriss Deby. A partir de l’hôpital, il a été confié aux émissaires de Deby, par Moussa
KOUSSA(Directeur des services exterieurs) :
M. Adoum TOGOI, numéro 2 du mouvement était d'accord et Abderraman MOUSSA avec 2 autres
émissaires de Deby, par avion spécial, l’ont remis à Idriss Deby, 4 jours après. Après quoi, M Adoum TOGOI a signé l'accord de ralliement à Idriss Deby et tout est rentré dans l'ordre.»
Youssouf Togoïmi aurait été liquidé comme tant d’autres après qu’on l’ait livré comme
un vulgaire paquet. Indiquons que c’est à la suite d’un accord entre les deux pays signé devant Khadafi que M. Abbas Koti avait accepté de rentrer au Tchad. Ce fut un piège immonde puisqu’il fut
mitraillé en plein jour dès qu’il arriva à Ndjamena. Idriss Deby est coutumier du fait. Le colonel Mahamat Fadil et le capitaine Ouléda Nouri ont été livrés à l’Exécuteur par
l’ancien président du Niger Baré MAINASSARA. Goukouni Guet et le ministre ALBOUKHARI et leurs compagnons ont été livrés par les autorités du Nigéria, plus précisément par le
Gouverneur du Borno State. Ibni Oumar, Guetti Mahamat, Abbas Koti , ont tous été exécutés. La liste des martyrs est longue (Voir à ce sujet dans notre site à la rubrique Portraits, celui d’Idriss
Deby, évoquant l’élimination de toutes les personnes qui le dérangent).
A la mort de Kadhafi, nous avons écrit un texte intitulé « Devoir de Mémoire » et c’est encore dans cet état
d’esprit que nous souhaitons que les autorités libyennes aillent plus loin dans leur quête de vérité afin que tous les actes criminels posés par Khaddafi contre le peuple tchadien, contre le
régime du Président Habré, soient connus et rendus publics. De même, que tous les actes odieux et barbares commis en complicité avec Idriss Deby doivent être sus. Précisons qu’Idriss Deby n’avait pas hésité, à demander, à sa garde présidentielle envoyée au combat en soutien aux troupes de Khaddafi, de couper les oreilles des jeunes
combattants du CNT sur le terrain, afin de les terroriser et de mettre un terme à leur engagement contre Kadhafi. Ces révélations ont été faites par une journaliste du
journal français « Le Monde » envoyée en reportage pour couvrir la guerre en Libye.
La rédaction de Zoomtchad.