Tchad: paix et stabilité justifient-elles le quinquennat social?
Inscrit dans son agenda de 2006 à 2011 dans une projection de plan de développement du pays, dénommé « quinquennat social », le régime militaire du général Idriss Deby au Tchad depuis 1990, tente tant bien que mal de s’investir tardivement dans une
politique d’urbanisation massive à travers certaines réalisations d’infrastructures socio-économiques.
Aujourd’hui, à travers la Télé Tchad, outil de propagande médiatique du pouvoir en place, on peut s’apercevoir que le « bled » est partiellement en chantier au regard des travaux réalisés ici et là. En soi, tout investissement dans les grands travaux, n’est une mauvaise chose.
En réalité cette option d’Idriss Deby, conseillé par la France, viserait à effacer dans les esprits de l’opinion publique nationale, le cliché négatif de son régime perçu comme le symbole de répression politique contre les membres de l’opposition démocratique et significative au Tchad.
Force est de constater que sa politique actuelle d’endormir les sensibilités politiques perspicaces et éveillées, n’aboutira pour justifier la paix, la quiétude et la stabilité politique dans le pays.
Nous pensons donc que Idriss Deby doit impérativement, se rendre compte qu’aucun développement n’est réalisable à l’heure actuelle, tant qu’une portion même minime soit elle du territoire national, reste occupée par des groupes armés hostiles à son régime d’où l’urgence à souligner demeure sans nul doute : la tenue d’un dialogue politique inclusif avec l’ensemble des segments de la vie sociopolitique et économique du pays pour une véritable réconciliation nationale qui garantirait un réel essor à sens symétrique.
Si d’un côté lui et ses proches s’accaparent massivement les deniers publics à l’aide des détournements illégaux dans le souci d’appauvrir une masse écrasante de nos populations et de maintenir sur elle une certaine domination économique, cela fait apparaître immédiatement une grave discrimination sociale à dénoncer et condamner sans réserve.
C’est pourquoi, nous estimons que son quinquennat social n’est que de
trompe-œil, auquel nul ne peut accorder un crédit.
Makaila Nguebla