Urbanisation massive: le débat continue sur le blog de makaila
Idriss Déby veut-il réconquérir le peuple par l'urbanisation massive? La question n'est pas anodine. Seuls les naïfs peuvent y répondre par l'affirmatif. Comment
Idriss Déby peut-il réconquérir le peulple quand il le met dans la nature et à la merci des intempéries, à coups de bulldozers? S'il le faisait pour construire en lieu et place des taudis, des
maisons modernes et confortables, ces gens comprendraient d'errer dans la nature dans l'attente d'un toit décent. Nous voulons bien que le pays se modernise en se dotant d'infrastructures propres
et durables, d'édifices publics et d'habitations qui épousent autant la modernité que l'environnement tchadien. Mais que cela se fasse dans les règles de l'art: des expropriations de domaines
justes, suivis de dédommagements justes, puis de grands travaux établis selon un plan judicieux en fonction des besoins réels et de la démographie nationale; que les procédures d'appels d'offres
pour l'attribution des marchés, le financement, etc. soit transparents. Hélas, que constate-t-on?! Rien de tout cela. Des déquerpissemenets ou expropriations de terrains et habitations
manu-miliatri, n'en parlons plus. Aucune transparence dans l'attribution des chantiers et le choix des entreprises. Celles-ci, la plupart sans expertise en matière de grands travaux
d'infrastructures, sont le plus souvent des officines montées de toute pièce par des proches du pouvoir pour siphonner le trésor public.
Ainsi peut-on attribuer le marché de construction de routes à une société, en l'occurence celle du grand-frère du PR, Daoussa Déby, la SNER (Société nationale d'Entretien routier)dont la vocation
ou l'expertise, pour peu qu'elle en a, comme son sigle l'indique, n'est que d'entretenir les routes dèjà construites. L'état des routes construites ces dernières années dans la capitale
notamment, sur fonds pétroliers, en dit long sur la duperie à grande échelle en cours. Elles sont pour la pluopart défectueuses aujourd'hui, en piteux état plus que les routes construites avant
les années 90 comme l'avenue Mobutu par exemple. On ne parlerait plus des routes construites dans les années 60 qui ont tenu jusqu'aux années 2000 encore.
Même quand il s'agit d'hôpitaux annoncés tambour battant comme devant compter parmi les plus modernes de la sous-région, cela fait sourire à la seule évocation d'un proche parent d'Idriss Déby,
sorti du néant, connu ni du gratin d'entrepreneurs locaux ni d'ingénieurs pouvant afficher à leur corde la réalisation d'un joyau architectural. Dans le meilleur des cas ces "bâtisseurs" du néant
se raccrochent discrètement à la sous-traitance avec des entreprises étrangères qui, profitant de l'opacité ainsi entretenue et surtout du peu de sérieux et d'absence de fibre nationaliste de
leurs répondant, alimentent simplement leurs comptes, livrant des infrastructures fragiles. Lesquelles sont inaugurées en grande pompe par Idriss Déby qui refuse de voir le gâchis, se contentant
de servir à l'emporte-pièce le trompeur discours des grandes réalisations. Sous les louanges de ses adorateurs qui reprennent la même litanie à longuer de journées.
Il y a sans doute beaucoup de choses qu'on ne saurait dire en quelques lignes sur ces réalisations qui n'ont pas tant le mérite chanté.Mais voilà un peu comment on s'évertue à duper le peuple
dont on pille les ressources aussi honteusement. Idriss Déby et ses laudateurs auront beau chanter leurs prétendues réalisations, il n'en reste pas moins que nous assistons à un gâchis, dans un
désordre indescriptible, de nos ressources. Avec un pouvoir responsable, nationaliste et scrupuleux, nous aurions employé plus judicieusement encore ces ressources avec comme résultat des
infrastructures solides, confortables et profitables à tous. Malheuresuement, nous en sommes aux antipodes. C'est à une tragi-comédie que nous assistons plutôt. Que ce gâchis écoeurant prenne fin
vite! Nous ne sommes pas si naïfs que ça, Idriss Déby n'a rien d'un bâtisseur et ne saurait inscrire dans du marbre, comme il le fait, son passage au sommet du Tchad qu'il n'a de cesse de
déchirer et d'endeuiller. Seuls ses griots à l'esprit léger diront le contraire!
Commentaire posté par Tamana