Tchad:l'expression armée peut-elle être une alternative démocratique ?
Aux yeux des membres qui forment ce qu'on appelle
"la communauté internationale", seuls, les organisations de la société civile et les partis politiques légalement constitués, demeurent des interlocuteurs
privilégiés dans le cadre de processus, de renforcement ou d'enracinement de culture démocratique en Afrique.
Mais force est de constater,depuis quelques années, les régimes les plus réfractaires et allergiques à la démocratie, ont verrouillé hermétiquemet l'espace politique et des libertés publiques
pour marginaliser les voies indépendantes de s'exprimer sur l'échiquier politique national à égalité de chance pour le triomphe de l'alternance démocratique.
Le cas du Tchad, illustre bien le contexte, anime notre réflexion et préoccupation.
Une telle situation de désillusion a conduit les uns et les autres ne plus croire à une alternance politique paisible dans le pays pour ouvrir libre cours à
l'émergence des mouvements militaro-politiques, ici et là, dont les exigences s'articulent autour de plus de démocratie et de transparence face aux régimes les plus
impopulaires et contestés un partout.
Malgré, plusieurs faits dénoncés et soutenus, reprochés à l'enontre du régime tchadien, généralement relayés à l'étranger par des organisations indépendantes les plus
sérieuses, il nous est permis de constater une certaine léthargie voire une indifférence de l'opinion internationale vis-à-vis de la crise tchadienne et sa complexité.
Pourquoi?
C'est parce que d'aucuns nous disent que l'expression armée reste violente, peu crédible et ne peut être une alternance sûre dans le temps.Aussi, nous affirment, certains analystes
politiques étrangers, la voie armée conduit souvent à des réglements de comptes continus et des revanches sans cesses entre les différents compagnons de lutte.
Le peuple tchadien, qui appelle de son voeux à un véritable processus démocratique dans le pays, a attendu longtemps la siréne des répondants sur le plan africain et
international à même de transmettre ses aspirations démocratiques.
Voilà, c'est pour toutes ces raisons, que l'expression armée est perçue comme une démarche censée ouvrir les voies obstruées pour l'épanouissement réel d'une démocratie effective au
Tchad.
Néanmoins, les Tchadiens pensent que cette démarche n'est guère irréversible, si et seulement si des partenaires étrangers soucieux de l'avenir de ce pays, tentent de
convaincre les parties en conflit, de s'assoir pour dialoguer, en vue d'une sortie pacifique de la crise, en priorisant, le language de la raison en lieu et
place des rapports armés violents et meurtriers.
Nguebla Makaila