Bahai: fief des groupes rebelles du Darfour au Tchad
Selon un membre d’une organisation humanitaire, le SLM serait à Bahai, tout au nord du Tchad, la seule autorité vraiment constituée. Bien plus au sud, pas loin de Goz Beïda, un autre
observateur décrit la présence de camps de rebelles soudanais. Entre les deux, à Adré, où les militaires pullulent, ils sont tellement entremêlés avec les forces armées tchadiennes que seuls
leurs véhicules couverts de boue et dénués de plaques d’immatriculation permettent de les identifier. Même à Goungour, les habitants affirment que, « parfois, quand ils entendent des tirs,
les rebelles soudanais viennent nous défendre ou bien on va les chercher pour qu’ils nous aident ».
Pour faire face aux menaces soudanaises, JEM et SLM tentent de se renforcer en mobilisant les réfugiés. Selon un responsable onusien, ils mènent désormais ouvertement des actions de
sensibilisation dans les camps pour recruter des hommes, notamment au sud de la zone frontalière. Les attaques djandjawids facilitent la mobilisation auprès d’une population traumatisée par le
souvenir des exactions commises au Darfour. Mais pas toujours. « En nous poussant hors du camp, ils nous disaient qu’on allait aller combattre notre ennemi, El Béchir, le président
soudanais », raconte Ousman, un grand gaillard d’une trentaine d’années qui vit au camp de Treguine. Et un vieux de renchérir : « Ils nous reprochent de vouloir rester ici, d’être
à l’aise. »
Source: Humanité.fr