20 juin 2011 - l’humanité célèbre la Journée mondiale du réfugié : « Un seul réfugié privé d’espoir, c’est déjà trop ! »
Le Haut Commissariat pour les Réfugiés de l’ONU et la communauté internationale célèbrent chaque année le 20 juin comme Journée Mondiale du réfugié.
Cette année, la Journée mondiale du réfugié est placée sous le thème : « Un seul réfugié privé d’espoir, c’est déjà trop ! ».
Indubitablement, l’Afrique est le continent le plus peuplé des personnes déplacées, des réfugiés et des migrants, cela résulte des conflits armés fratricides, de déficit démocratique, de l’exclusion politique et sociale, de mal gouvernance économique, des violations récurrentes des droits de l’homme, des privations des libertés publiques et des droits fondamentaux des citoyens.
Ce triste tableau fait que le continent africain demeure le plus grand exportateur des demandeurs d’asile vers d’autres cieux.
Aujourd’hui, la question des réfugiés ne mobilise plus comme avant la communauté internationale et les partenaires occidentaux, ce qui explique les rejets massifs des demandes d’asile des postulants au statut des réfugiés. Ce statut qui garantirait la protection, la sécurité et l’équilibre social des réfugiés dans leurs pays d’accueils.
Malheureusement dans les pays africains, les Etats signent et ratifient dûment des conventions internationales relatives aux droits et devoirs des réfugiés, mais sur le terrain, la situation de ces derniers est plus que jamais désastreuse.
A titre d’exemple, nombreux sont les Etats africains qui ne disposent pas des centres d’accueil, ni de couverture sociale pour parer aux attentes des demandeurs d’asile qui introduisent leurs requêtes auprès des instances nationales de leurs pays d’accueil, en charge des questions d’asile.
Durant, l’instruction pour la reconnaissance au statut du réfugié, le demandeur est abandonné à son triste sort, sans aucune prise en charge sociale. Plusieurs personnes réfugiées sont désemparées et vivent dans la tristesse, la détresse et le désespoir.
Les différentes délégations du Haut Commissariat pour les Réfugiés basées en Afrique, affirment n’avoir aucun mandat supranational sur leurs pays hôtes afin d’exiger d’eux le respect de certaines obligations internationales.
Les organisations de défense des droits de l’homme africaines qui militent sur la question des réfugiés, ne sont pas associées dans les décisions d’octroi de statut des réfugiés aux bénéficiaires. Leurs rôles sont affaiblis par les Etats véreux qui refusent délibérément d’accorder de façon raisonnable et juste les nombreuses sollicitations des demandeurs d’asile qui affluent chez eux.
De nos jours, dans la plupart de pays africains, le réfugié reconnu et le demandeur d’asile partagent une situation similaire du fait du manque criard d’attention de la communauté internationale à leurs endroits.
Pour répondre de façon durable à la situation des réfugiés dans le monde, la communauté internationale doit assumer la lourde et entière responsabilité de ses multiples défaillances au niveau structurel, juridique, politique et institutionnel.
A propos de l’Afrique, les dirigeants doivent rompre avec la politique de confiscation illégitime du pouvoir et son appropriation clanique, distribuer de manière juste et équitable les revenus des ressources naturelles que regorgent les pays, respecter les droits de l’homme les plus élémentaires, déverrouiller l’espace des libertés publiques et fondamentales pour permettre l’épanouissement sociopolitique inclusif de tous les citoyens au delà des considérations partisanes et subjectives.
Pour répondre au choix du thème : « Un seul réfugié privé d’espoir, c’est déjà trop ! » il faut poser des actes et des actions concrets, sortir de la léthargie du personnel des institutions internationales généralement peu soucieuses du drame vécu par des millions des réfugiés et demandeurs d’asile dans le monde.
La solidarité et la compassion aux réfugiés doivent être des règles pour l’humanité toute entière.
Makaila Nguebla