Tchad: Un débat tout simplement dégoûtant!Par le Dr Albissaty
Un débat tout simplement dégoûtant
Au Tchad, nous avons cette fâcheuse inconscience de se proclamer cadres sans s'assurer si ce terme désigne une échelle administrative ou une compétence acquise dans un domaine donné. Ne parlons plus de notre ignorance des limites de nos prérogatives.
Certains s'autoproclament "cadres" en tout genre, en tout lieu et en toute activité voire des penseurs et des analystes politiques dont les déductions sont aussi malsaines sinon pires que la méthode de gouvernance debyenne.
Le caractère simpliste de l'argumentation, s'il n'est pas tout simplement délibéré, traduit bien l'immaturité culturelle et donc l'inculture politique des intervenants quant aux explications qu'ils donnent aux évènements que vivent les tchadiens dans la capitale comme dans les territoires libérés.
L'esprit clanique voire raciste dicte les prises de positions des intervenants dont le surmoi sectateur ne laisse aucune liberté au méthodique et au rationnel.
Je disais, il y a quatre ans, qu'un homme qui a "une culture bornée, cloîtrée dans un intellectualisme mutilé par des considérations confessionnelles et régionales "…" (est) incapable de mesurer la portée réelle des phénomènes sociaux."
Et donc, la tribu de l'intervenant est omniprésente dans toutes ses évocations, lui magnifiant un rôle presque divin dans la résolution des problèmes nationaux. De la démocratie au développement économique, tout passe par sa tribu qu'il prenne pour l'alpha et l'oméga.
Le débat intellectuel est de ce fait totalement défiguré et on assiste à des raisonnements sans queue ni tête qui ne traduisent que l'insatiable opiniâtreté du m'as-tu-vu sectaire des intervenants.
Le caractère léger des interventions des débateurs fait parfois oublier les principes pour lesquels bon nombre des tchadiens ont choisi l'opposition légale ou armée. Des raisonnements tout simplement dégoûtants.
Ceux qui luttent, aujourd'hui, pour un changement progressiste, subissent les méfaits des indélicatesses conceptuelles d'un certains nombres des présumés cadres qui détruisent toutes les raisons de changement positif tant voulu par l'ensemble du peuple tchadien.
Les déjà rares tchadiens, qui ont une certaine vision de ce que leur patrie devrait être, se trouvent être dans une situation d'ahurissement face à ce type d'intellectuels qui n'ont d'intellectuels que la connaissance de l'alphabet latin, mais sans notion aucune de ce que c'est l'Etat, la patrie, la nation, la citoyenneté et même ce que c'est le pouvoir.
Ces soi-disant cadres, pour des raisons tantôt mercantiles, tantôt sectaire, inoculent maladroitement leur virus de division et de haine, acquis durant leur enfance, dans les versions des faits; donnant ainsi à la lutte du peuple tchadien un avenir incertain.
Les ouaddaiens par-ci, les goranes par-là, les arabes à gauche, les zagawas à droite etc. traduit bien l'incapacité de ceux-là de parler d'autres choses de plus sérieux. Ils se cachent derrière la tribu comme bouclier pour parer aux éventuelles voix qui s'élèveraient pour leur démontrer leur incapacité intellectuelle de réfléchir.
Ainsi, ils rendent le débat intellectuel si bas que même les critiques adressées au régime perdent leur sérieux.
C'est vrai qu'il y a des trublions qui manifestent une
argumentation douteuse pour le compte du prince, histoire de perturber ceux qui théorisent intellectuellement sur les méthodes à appliquer pour sortir notre patrie du néant. Mais, c'est tout
simplement dégoûtant! Franchement dégoûtant à faire vomir.
Albissaty Saleh
Allazam