Crise tchadienne:la CEEAC oblige Idriss Deby de reconnaître la dimension interne.
Le sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) réuni lundi 10 mars à Kinshasa sur la situation au Tchad a vivement dénoncé le recours aux armes comme moyen de prise du pouvoir, appelant les parties au conflit dans ce pays à appliquer les accords convenus antérieurement.
Dans une série de trois résolutions, le sommet, qui a été convoqué par le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila en sa qualité de président en exercice de la CEEAC, a, par ailleurs, exhorté les pays membres de ce regroupement sous-régional à apporter une assistance d’urgence au Tchad.
Au cours du sommet dont les travaux se sont tenus à huis-clos, les discussions ont longtemps achoppé sur le refus du président tchadien, Idriss Déby Itno, de reconnaître l’existence d’une crise intérieure au Tchad. Le chef de l’Etat tchadien a plutôt insisté pour une condamnation du Soudan pour avoir agressé son pays.
Les autres chefs d’Etat lui ont, par contre, demandé de reconnaître la réalité d’un conflit interne dans son pays, lui rappelant que ses "frères biologiques" font partie de la rébellion qui a attaqué récemment N’Djamena.
En fin de compte, le sommet, qui a duré près de 9 heures, s’est contenté d’exprimer sa "solidarité à l’égard du gouvernement et du peuple du Tchad", invitant les autres pays à s’abstenir de toute initiative ou attitude susceptible de porter atteinte à l’ordre constitutionnel, à la sécurité et à l’intégrité territoriale de ce pays.
Sept chefs d’Etat, à savoir Denis Sassou Nguesso du Congo, Idriss Deby Itno du Tchad, Pierre Nkurunziza du Burundi, François Bozizé de Centrafrique, Theodoro Obiang Nguéma de Guinée équatoriale, Fradique de Menezes de Sao Tomé et Principe et Joseph Kabila de la RD Congo, pays hôte ont pris part à la rencontre.
Le Gabon a été représenté par son ministre de l’Information, Jean-Boniface Assele, l’Angola par son Premier ministre Fernando Da Piedade Dias Dos Santos et le Cameroun par son ministre des Relations extérieures, Henri Ebeye.
L’ombre du président sénégalais, Abdoulaye Wade, qui a annoncé durant le week-end depuis Paris la signature, cette semaine à Dakar, d’un accord entre le Tchad et le Soudan pour une solution définitive de leur différend en marge du sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), a longuement plané sur la rencontre de Kinshasa.