Tchad: Yorongar serait en vie, son fils aîné s'est entrenu avec lui
"J'ai eu mon père au téléphone, il y a environ une heure (vers 12H30 GMT NDLR). C'est lui qui m'a appelé", a indiqué à l'AFP Rokoulmian Yorongar.
Jusqu'à présent, les proches de M. Yorongar indiquaient n'avoir plus eu de nouvelles du député depuis le 3 février, fin de l'offensive rebelle contre le président tchadien Idriss
Deby Itno.
"Il m'a dit qu'il est en vie et que tant qu'il n'est pas en sûreté, il préfère ne pas s'exprimer pour le moment", a ajouté le fils de l'opposant, qui vit en France, précisant que
la conversation avait duré "à peine deux minutes".
Selon Rokoulmian Yorongar, son père n'est "pas en bonne santé". "Il m'a dit que ça ne va pas, que son état de santé laisse à désirer, sans plus de détails. Le coup de fil était
très bref", a-t-il expliqué.
Le fils du député a assuré ne pas savoir d'où son père l'appelait, le numéro étant "masqué". "Tant que je ne l'aurai pas vu vivant, je ne sais pas s'il est otage ou pas", a-t-il
dit.
Le magazine bimensuel Afrique Education a publié samedi une interview attribuée à M. Yorongar, dans laquelle il affirme avoir été arrêté par l'armée tchadienne le 3 février et être
parvenu à fuir au Cameroun.
Rokoulmian Yorongar a indiqué à l'AFP que son père lui avait fait état de cet entretien.
Dans cette interview, non datée et accordée "par téléphone depuis le lieu d'exil camerounais" de M. Yorongar, l'opposant raconte avoir été détenu dans une "prison secrète" à
N'Djamena avec deux autres opposants, l'ex-président Lol Mahamat Choua et le porte-parole de la principale coalition de l'opposition Ibni Oumar Mahamat Saleh.
Le 21 février, à 02H00, l'opposant dit avoir été emmené au cimetière de Ngonmba, un quartier sud de la capitale.
"On me fait coucher entre deux tombes avant de me libérer les yeux et les jambes (...) (un des deux geôliers) tire deux coups de feu dans ma direction, puis tous les deux se
retirent pour entrer dans leur voiture et disparaître", affirme M. Yorongar.
Le député, qui n'a apparemment pas été blessé, indique ensuite être parvenu à fuir au Cameroun. Assurant n'avoir aucun lien avec les rebelles, M. Yorongar accuse M. Deby de vouloir
"nettoyer l'écurie politique avant les élections présidentielles de 2010".
Lors de sa visite au Tchad mercredi, le président français Nicolas Sarkozy a obtenu la création d'une commission d'enquête internationale sur les opposants disparus au Tchad. Les
autorités tchadiennes démentent avoir arrêté M. Yorongar et Ibni Oumar Mahamat Saleh.
Source :La croix
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