Tchad : Les fils de Ibn et de Yorongar résolus à maintenir la pression sur Idriss Deby
M.M. Rokimian Yorongar et Hicham Ibn Oumar Mahamat Saleh, sont les fils de deux leaders de l’opposition
démocratique, enlévés depuis les 02 et 03 février et dont nul n’est sans leurs nouvelles malgré la mobilisation internationale en leur faveur.
Depuis l’arrestation de leurs parents par l’armée fidèle à Idriss Deby, Rokimian et Hicham occupent la scène médiatique internationale à la recherche de la vérité, soutenus par des amis, les membres de familles et des organisations de défense des droits de l’homme.
Coup sur coup, l’un et l’autre ont pris la parole à travers la Radio France Internationale (RFI) et Africa N°1ou autres supports médiatiques où ils étaient intervenus pour lancer un cri de détresse à l’endroit du pouvoir tchadien, de la France et de la comunauté internationale pour faire la lumière sur le sort réservé à leurs parents respectifs.
Hicham et Rokimian sont résolus à aller au bout de leur lutte commune et espérent que leurs pères soient encore en vie. C’est le souhait exprimé par tous les Tchadiens qui exigent la libération immédiate de M.M. Ibn Oumar Mahamat et de Ngarléjy Yorongar.
Mais aujourd’hui, à la lecture des communiqués du Gouvernement tchadien suivis des déclarations d’Idriss Deby qui affirme n’avoir vu Ibn moins encore Yorongar, et d’en ajouter qu’il y a des responsables politiques qui ont trouvé la mort parmi les quatres (400) personnes lors des combats de Ndjaména, il y a matière à réflexion !
Visiblement, Hicham et Rokimian refusent de croire au redoutable soupçon relatif à la disparition et liquidation physique de leurs parents préferant donner la chance à leur existence et espérer un jour ou l'autre de les voir vivants.
Toutefois, pour les Tchadiens qui suivent de près la situation des droits de l’homme et sa détérioration spectaculaire dans leur pays, il faut mettre à l’actif du pouvoir de Ndjaména plusieurs assasinats d’hommes politiques comme Abbas Koti, Ketté Nodji Moïse, Bichara Digui, Bisso Mamadou, Laokein Bardé, Gueti Mahamat, Youssou Togoïmi et autres à l’instar de Me Behidi, Président de la Ligue Tchadienne des Droits de l’Homme (LTDH) et de journaliste tel que Max Klamdoumbaye ou des simples citoyens anonymes.
Ce triste panorama donne un aperçu clair qu’au Tchad, les droits ont atteint un seuil critique sans qu’une enquête internationale ne soit ouverte pour délimiter les responsabilités des auteurs des crimes qui, généralement, commettent ces actes dans l’impunité absolue couverts bien entendu par le régime en place.
Nul ne peut donc douter de la nature repressive et criminelle du pouvoir d’Idriss Deby, c’est pourquoi devant une telle situation aussi périlleuse, il faut un élan de solidarité internationale sans précedent en faveur des familles des victimes et une forte pression sur le régime de Ndjaména pour léver toute équivoque et éclaircir toutes les zones d’ombres qui font défaut autour de la question de disparition ou de l’exécution extra-judiciaire de M.M. Ibn Oumar et de Ngarléjy Yorongar, deux figures paisibles et emblematiques de l’opposition tchadienne démocratique.
Pour l’instant, si Idriss Deby peut toujours se prévaloir de son immunité présidentielle pour trouver refuge, il y a lieu d’espérer que la chute de son régime ouvre en principe les perspectives d’actions ou des poursuites judiciaires qui seront diligentées à son encontre par les familles de toutes les victimes sans dictinction et le peuple tchadien en général.
Il est donc attendu entre Idriss Deby et ses victimes un débat judico-politique devant les juridictions nationales ou internationales compétentes pour trancher du contentieux relatif aux violations des droits humains qui l’oppose au peuple tchadien.
Par Mouwatin Abakar