(Le gentil) Deby prêt à grâcier les membres de l'Arche de Zoé
Le président tchadien a confirmé ce matin qu'il était prêt à accorder rapidement la grâce aux Français de l'Arche de Zoé. A condition
que la France en fasse la demande.
Au lendemain de la visite d'Hervé Morin à N'Djamena pour réaffirmer le soutien de la France à Idriss Déby, le président tchadien a confirmé ce matin qu'il était «prêt à pardonner» et à accorder
rapidement la grâce aux six membres de l'Arche de Zoé, emprisonnés en France après avoir été condamnés au Tchad, si Paris lui en fait la demande.
«Je suis prêt à leur pardonner», a dit sur Europe 1 M. Deby, qui avait déclaré la veille être disposé à «examiner la question» d'une grâce.
Interrogé pour savoir si cette grâce pouvait intervenir rapidement, le président tchadien a répondu: «absolument». Mais il a insisté sur le fait que la demande devait émaner des autorités
françaises. «Si le gouvernement français en fait la demande (...) nous sommes capables de demander leur élargissement», a-t-il dit.
«Les enfants tchadiens ne sont pas partis, ils sont maintenant là, chez leurs parents, on a pu éviter le pire», a déclaré le chef de l'Etat tchadien. «Qu'est-ce que ça m'apporte d'avoir six
Français en prison en France?», a-t-il demandé, en soulignant que les membres de l'Arche de Zoé avaient été jugés au Tchad «dans le respect de la légalité et la souveraineté» du pays.
Dans le même entretien, M. Deby a salué l'aide apportée par la France à son régime, en termes notamment de renseignements, face à l'alliance rebelle qui a attaqué N'Djamena avant d'être repoussée
par l'armée régulière. Le 25 octobre, l'association française L'Arche de Zoé avait tenté d'exfiltrer 103 enfants, présentés à tort comme des orphelins du Darfour voisin, depuis l'est du Tchad
vers la France, où des familles d'accueil les attendaient. Condamnés au Tchad, ils ont été transférés en France pour y purger une peine de huit ans de travaux forcés, substituée en huit ans
d'emprisonnement conformément au droit français.
Mercredi, le chef de l'Etat tchadien avait ouvert la porte d'une grâce présidentielle en affirmant, lors d'une conférence de presse à N'Djamena, qu'il n'était «pas impossible, si la France le
demande bien sûr, que j'examine cette question». «Pour le moment je n'ai pas réfléchi à cette question», avait-il ajouté. La grâce présidentielle tchadienne est la seule possibilité de libération
pour les six Français. Cette possibilité de grâce avait été qualifiée mercredi de «signe très encourageant» par l'avocat d'un des condamnés, Dominique Aubry, Me Olivier Desandre-Navarre.
Source: leparisien.fr