Ndjaména et Khartoum vers l’inévitable option militaire : La communauté internationale toujours complaisante!
Après s’être accusés de soutenir leurs rébellions respectives et avoir échoué dans les différents accords signés à Tripoli, les deux régimes de Ndjaména et de Khartoum franchissent un nouveau pallier et voient le différend qui les oppose s’aggraver.
En effet, la
tension est montée d’un cran ce dernier temps avec les attaques de deux localités soudanaises bombardées par l’aviation de l’armée tchadienne qui
cherche à détruire des bases militaires des mouvements armés hostiles au pouvoir d’Idriss Deby, selon la version des autorités de Ndjaména.
Face à cette agression aérienne des forces gouvernementales tchadiennes, Khartoum a aussitôt entrepris la saisine de l’ONU pour interpeller l’opinion internationale devant ses responsabilités.
Le 04 janvier dernier, Idriss Deby, lors d’un meeting a eu de mots très durs à l’encontre des rebelles tchadiens, menaçant de les poursuivre et porter la guerre à l’intérieur du territoire soudanais.
Devant un tel acte belliqueux de Ndjaména, il y a matière à réflexion !
Idriss Deby, sûr d’un soutien international, n’a pas hésité de manifester sa volonté d’annexer le Soudan sans que personne au niveau des instances internationales ne le rappelle à l’ordre dans ses propos de va-t-en guerre !
Comment alors expliquer ce silence de la communauté internationale dont le rôle assigné reste incontestablement la neutralité et l’arbitrage entre les parties belligérantes ?
Rien n’a été dit contre Idriss Deby dont les aviations militaires ont violé l’espace aérien soudanais.
Pourquoi l’intangibilité et inviolabilité territoriale du Soudan ne soient prises en considération au nom de l’orthodoxie des règles internationales ?
Par contre, à peine 24heure, la réprobation de l’ONU contre Khartoum s’est faite entendre suite à des attaques contre les forces de MINURCAT par des éléments inconnus dans le Darfour.
Voilà ici révélées et connues l’ambivalence et la complaisance des institutions internationales face à un seul et unique problème dont elles refusent de traiter à la fois.
Aujourd’hui, l’option militaire est plus que jamais inévitable entre Ndjaména et Khartoum qui risquent bien de déployer toute leur logistique pour se faire la guerre.
Il est clair que la communauté internationale a fait la part belle au conflit du Darfour délaissant celui du Tchad.
Cette appréciation séparée de deux crises engendrait irrémédiablement toute la sous région vers un conflit armé internationalisé qui opposerait l’armée tchadienne à celle du Soudan.
Si rien n’est fait à l’échelle internationale pour ramener à des meilleurs sentiments Idriss Deby et Oumar Hassane El-Bechir, la situation serait incontrôlable dans les jours qui suivent.
La communauté
internationale doit donc immédiatement sortir de sa léthargie pour interpeller Ndjaména et Khartoum afin de calmer le jeu.
Par Makaila Nguebla
Tribunecoum.