Tchad : L’éducation nationale sous estimée et dévalorisée, est à l’origine de la baisse de niveau scolaire et universitaire.
Indéniablement, l’éducation nationale fait partie de nombreux secteurs
clés qui constituent l’ossature, la cheville ouvrière de la fonction publique. Elle doit faire l’objet d’une attention particulière des autorités
tchadiennes.
Au Tchad, le système éducatif ne fait plus partie des priorités de nos gouvernants depuis que le régime du Général Idriss
Deby s’est emparé du pouvoir par les armes.
On a observé dans notre pays depuis 1990 à nos jours une baisse de niveau résultante de l’abandon, de l’altération voire la déstructuration totale de tout ce qui s’apparente à l’enseignement en général.
Les grèves des syndicats d’enseignants et d’étudiants se succèdent et rythment la vie des collèges, lycées, écoles de formations et universités au Tchad. De l’enseignement secondaire au supérieur, les professeurs toute catégorie confondue accusent et cumulent des arriérés de salaires.
En dépit de l’ère pétrolière, le Gouvernement tchadien se trouve toujours incapable de payer régulièrement les salaires du corps enseignant, assurer leur prise en charge par des divers avantages et surtout leur disposer des matériels didactiques et ergonomiques susceptibles d’accroître leur rendement réel.
L’indifférence remarquée des responsables tchadiens face au volet éducatif depuis quelques années, se justifie par les détournements massifs de fonds alloués par des partenaires étrangers soucieux d’améliorer ce secteur dans ce pays.
Au moment où les pays du Maghreb ont gagné le pari de l’éducation de masse et ceux d’Afrique noire tentent de les emboîter les pas, au Tchad, on se préoccupe peu, sans se soucier , ni nourrir d’ambitions de rattraper notre retard en y investissant une part essentielle du budget national dans notre système éducatif.
Aujourd’hui, la baisse de niveau scolaire et universitaire que connaît l’éducation nationale dans notre pays est criarde. Elle a eu des graves répercussions immédiates sur les cadres de l’administration tchadienne, dont la majorité éprouve un défaut de locution orale et écrite pour défendre et argumenter une position devant un auditorat.
Si on veut que la jeunesse devienne la relève de demain et force de l’avenir de notre pays et qu’elle retrouve sa place dans la fonction publique, il va de soi que les autorités tchadiennes fassent en sorte que l’éduction nationale soit priorisée.
L’amélioration du système éducatif au Tchad nécessite une mise à niveau intégrale et la tenue
réelle des états généraux à la différence de ceux organisés en 1995 qui n’ont donné aucun résultat escompté.
Par Makaila Nguebla
Tribunecoum