Suite/Tchad: Je me demande s’il s’agit vraiment de moi? Par le Dr Djimé Adoum.Source: Zoomtchad
Moyen de Vérification : Son Excellence Mahamat Ali Adoum qui était à l’époque Ministre des Affaires étrangères, Dr. Bichara Cherif Daoussa, DG du ministère de l’Agriculture. Hôtel la Tchadienne pour 3 mois et demi. Leurs archives peuvent servir aussi d’attestations.
Toujours au sujet du Tchad, j’étais sollicité par World Vision pour la conception de leur programme de suivi et évaluation. J’ai sillonné leur zone d’opérations surtout à Moundou et je leur ai déposé un rapport dans ce sens. Cette étude a servi de base pour leur programme de suivi et évaluation.
De janvier 1993 à juillet 1995, j’étais reparti au Tchad avec l’USAID, cette fois-ci comme Chef de Division Suivi et Evaluation. Je m’occupais de la conception des outils, de la collecte et l’analyse des données susceptibles de démontrer les résultats probants des investissements. C’était impeccable. Moyen de Vérification: Issa Ngarmbassa, DG du ministère du Plan, Emmanuel Mbaroh, Oumar Kalala, George Zegarac, Dr. Bichara Cherif Daoussa, Youssouf Souleymane, Mahamat Tom Haroun, Mahamat Adam Adji, Abdelkerim Koulbou, Mahamat Zen Bada Abbas, Issa Mardo et ainsi de suite.
Mars 1996 à Juin 1996 : Sollicité par la Banque Mondiale pour finaliser la programmation et la mise en œuvre du Projet PSAP. Le projet était bien ficelé mais détruit au niveau de la mise en œuvre à cause de la gestion. Moyen de Vérification : M. Bichara Ringou, Directeur, Dr. Djibrine Kiram, Madame Achta Abderamane, Madame Tom Erdimi, M. Mouhammadou Boubakary, DG, Dr. Idriss al Faroukh, Dr. Aboubakar Ourde, Dr. Djabir Adoum, M. Abakar Souleymane.
Septembre 1997 à Décembre 1997 : Parti à deux reprises pour essayer de connecter le secteur privé américain à celui du Tchad. Moyen de Vérification : Le Président de la République, le Président de l’Assemblée (Premier Ministre à l’époque), Dr. Bichara Daoussa, Dr. Haroun Kabadi, Dr. Ali Abderahamane Haggar, Dr. Amine Abba Siddick, Mr. Laouteg Guelnodji Koumtog), Ministre Mariam Mahamat Nour, feu Premier Ministre Pascal Yoadimnadji, Ministre Ngarbaroum, etc….
Au vu de tout ce qui précède, je pense que la question de mon éloignement du pays ne se pose plus.
Par rapport à votre question de savoir “pourquoi Monsieur Djimé se montre t-il si haineux envers les Gorane et les Zaghawa?” Ceux qui me connaissent bien et si ma mémoire est bonne, vous diront que j’ai toujours dit à qui voulait l’entendre que le problème du Tchad doit passer par la mise sur pied d’un système de gouvernance et de gestion équitable, permettant aux uns et aux autres de jouer convenablement en fonction de leur capacité. N’oublions pas que nous sommes plus de 100 ethnies et s’il fallait que chaque ethnie ait son tour au pouvoir, les choses pourraient être très compliquées. Nous sommes au 21e siècle et si tous les tchadiens pouvaient convenir sur un minimum démocratique, peu importe l’appartenance ethnique du candidat mais celui ou celle qui réussira à monter un projet de société conséquent tenant compte des aspirations des populations gagnera. Il/elle peut être Gorane, Zaghawa, Hadjarai, Massa, etc. Le reste ne m’intéresse pas. Vos propos vous trahissent quand vous dites que je voulais barrer la route du pouvoir aux Goranes et aux Zaghawa. C’est comme si les autres qui tombent sous les balles tirées par des tchadiens de part et d’autre ne comptent pas et que c’est seulement les Goranes ou Zaghawa qui sont les êtres les plus chers au Tchad. L’état actuel des choses démontre à suffisance la légèreté de cet argument. Demander aux gens de faire attention aux propos mal placés en utilisant le mot « binôme Gorane-Zaghawa » ne voulait pas dire que quelqu’un veut leur barrer la route du pouvoir. D’ailleurs si vous avez bien lu ce que j’ai écrit, je demandais à ceux qui s’en prenaient au Général Nouri et M. Erdimi de cesser de les fustiger. Je rappelais aussi que le problème était ailleurs et que les critiques à l’égard du Général Nouri et M. Erdimi n’étaient mal placées.. Les intéressés eux-mêmes se lamentent comme tous les autres tchadiens que le sang des tchadiens soit versé de manière insensée. Tout le monde veut que cette guerre fratricide s’arrête. C’est dans cet esprit que nous sommes entrain de déployer tous les efforts pour aider à solutionner la crise. Je ne vous ai pas vu attirer l’attention du Général Nouri et de M. Erdimi du besoin urgent, et quand il le fallait, de conjuguer leurs efforts. Vous me diriez que vous l’auriez peut-être suggéré mais comme je ne vous connais pas, je m’abstiens de tout commentaire. J’ai fini avec les considérations tribalo-régionales et confessionnelles il y a belle lurette. Le moment n’est plus opportun de retomber dans ces considérations. Nous devons plutôt nous atteler à relever le défi et conjuguer nos efforts pour sortir le pays de l’enfer que vous n’ignorez.
J’ai bel et bien dit à maintes reprises que le Président Deby n’a pas tenu ses promesses par rapport au déroulement du processus démocratique. Lisez davantage et évitons de tenir ce type de langage dans lequel vous semblez trouver le confort. Vous ne me connaissez pas du tout et je n’aimerai pas que vous continuiez à tenir des propos indignes à mon égard.
Le cas de l’Ambassadeur Soubiane : Je n’étais pas là quand il était ministre de l’intérieur. S’il s’avérait que des crimes ont été commis sous sa commande, le moment viendra où la lumière sera faite. Chacun répondra devant la justice à son tour. Pour ce qui est de la résidence de Washington, l’Ambassadeur Soubiance a en effet rendu service en bazardant la vieille résidence (veuillez vous référer aux archives du ministère des affaires étrangères pour tous les détails). Ce qui est sûr en ce moment c’est que la résidence qu’il a fait construire fait la fierté du Tchad. Elle est en ce moment occupée par l’Ambassadeur Mahmoud Adam Bachir. Moyen de Vérification : veuillez appeler l’ambassade du Tchad à Washington pour parler aux diplomates. Vous pouvez aussi appeler n’importe quel membre de la communauté. Ils vous diront que la résidence est bel et bien occupée par l’Ambassadeur. Vos propos ne sont donc pas fondés.
Par rapport à vos propos relatifs à la banque mondiale : J’ai toujours martelé que ces institutions ne nous ont pas rendu service. Elles octroient des prêts sans outils de contrôle et se sont toujours contentées de jouer une mauvaise comédie avec ceux qui sont aux commandes de l’Etat. Ce qu’il y a lieu de rappeler c’est que les pays qui sont gérés de manière rationnelle ont bénéficié de leur appui. Le cas du Tchad fait défaut. J’ai aussi souligné que le Tchad fait partie des pays les plus corrompus de la planète et se classe parmi les 5 pays les plus pauvres. Nul besoin de dire plus. Moyen de vérification : Transparency International, Human Rights Watch, Banque mondiale, Nations unies, les organisations de défense des droits de l’homme locales, etc.
Je m’en passe de votre dernier paragraphe. Il est ordurier et comme il ne me représente en rien, j’ai jugé inutile de m’y attardé.
En somme : le Tchad, pays très divers est extrêmement riche dans sa composition tribalo-ethnique. Jusqu’à l’avènement du pétrole, le pays est agro-pastoral d’où plus de 80% de la population est à vocation agro-pastorale. Il est aussi classé parmi les pays les plus pauvres de la planète malgré l’exploitation du pétrole qui lui ramène des sommes très importantes en ce moment. Avec une population de moins de 10 millions, le Tchad peut concevoir des programmes de développement durable sans trop de peine. Cela nous permettra de décoller pour nous inscrire dans le concert des nations. Malheureusement, le pays est très mal géré depuis bientôt 40 ans. La guerre ne résout aucun problème (je sais et je l’ai répété à maintes reprises : le concept de “je ne suis pas venu par billet Air Afrique” a démontré ses limites). Malgré la guerre, beaucoup de citoyens n’ont pas baissé les bras. Dans cette situation de confusion, vouloir m’informer “que je barre la route au pouvoir Gorano-Zaghawa” est tres limité. Cette manière de raisonner n’avance pas la cause dans le monde contemporain. Les gens lisent ce qui est publié et même si les Gorane et les Zaghawa n’ont pas tout dit de ce qu’ils feront de ce pouvoir s’ils arriveraient à le garder par les armes, vos propos ne sont pas de nature à calmer les esprits. Vous ferez mieux de vous inscrire dans la logique du solutionnement par la voie autre que celle des armes. D’ailleurs c’est ce que disent le Général Nouri et M. Erdimi.
Alors, je me demande d’où est ce que vous détenez cette manière de voir les choses? La fonction de chauffeur parmi tant d’autres occupations, est un moyen très noble qui permet à l’être humain de gagner honnêtement un salaire pour subvenir à ses besoins élémentaires. Je l’aurai aimé volontiers si telle avait été ma destinée, mais les choses se sont passées autrement.
J’espère que les clarifications que j’aie fournies vous permettront de faire une critique plus objective. Bien des choses à vous, bonne fête de l’Aid Al Adha, de Noël et de fin d’année.
Djimé D. Adoum, Ph.D.
Source: Zoomtchad