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Alerte Info: Les autorités tchadiennes doivent s'investir pour assurer la sécurité des populations et garantir la paix civile à tous //

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Publié par Makaila

fuc-photo.jpgLe Front Uni pour le Changement (FUC), était incontestablement  le seul grand ensemble  d’opposition armée de l’est du Tchad , qui a réuissi à réunir le plus grand nombre de mouvements rebelles de façon transfrontalière  pour atteindre son apogée en avril 2006 et constituer une réelle menace au régime de Ndjaména.

 En outre, le FUC était le groupe armé sur qui  le peuple tchadien a fondé son espoir profond pour  croire et appeler  de  tout son vœu  au  changement politique dans le pays.

 

Après la  signature d’un accord de paix avec le pouvoir d’Idriss Deby, intervenue à Tripoli sous la médiation du très controversé Guide Libyen Mouamar Khadafi, le leader du FUC, le capitaine Mahamat Nour Abdelkerim était promu au grade de Général dans l’armée gouvernementale puis s’était fait confier le poste du Ministère de la Défense,  avec lui quelques cadres du mouvement tels que ; Ismaïl Idriss Ismaïl et Loana Gong tous deux nommés Secrétaires Généraux dans le Gouvernement tchadien en récompense à leur retour au bercail.

 A moins d’une année de cet accord de paix, le redoutable grand mouvement qu’est le FUC s’était effondré irrésistiblement comme du neige au soleil  devant la stratégie mise en place par le pouvoir d’Idriss Deby extrêmement dangereux en conspiration contre ses adversaires politiques ayant choisi la voie de « légalité compromettante  ».

 

Les ennuis de l’ancien rebelle devenu Ministre de la défense ont  débuté avec son Chef d’Etat-major de l’armée tchadienne, le Général Abdel-Rahim Bahr proche parent d’Idriss Deby. Ce dernier, zélé, a posé de sérieux problèmes d’indiscipline à l’égard de son supérieur hiérarchique le capitaine Nour Abelkerim. Il lui obéissait à peine et reçoit ses ordres directement de la présidence que de son Ministère de tutelle qu’est la défense.

Cette hostilité affichée à l’encontre du leader de FUC a gagné aussi du terrain chez ses combattants dont les rapports se sont détériorés entre eux et l’armée tchadienne.

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Au Tchad, il est connu de tous que lorsqu’une rébellion signe un accord de paix avec la partie gouvernementale, elle doit s’attendre à une opération de  dispatching qui consiste à ventiler  ses forces sur l’ensemble du territoire national pour être affaiblies.

 

C’est ainsi que,  des tentatives de désarmement des anciens rebelles,  avaient été savamment cogitées pour les neutraliser, les isoler pour empêcher leur  compacité afin de  mieux les contenir. Sous  prétexte d’une formation militaire, la plupart des éléments du FUC ont été affectés dans les différents  centres  d’instructions à l’intérieur du pays.

 

Cette première étape ayant été réussie, le régime a projeté de les désarmer, tentative partiellement réussi,  mais, opposée à une résistance de quelques combattants réfractaires qui ont pu s’évader pour rejoindre l’est du pays.

Entre temps, le Ministre de la défense, leader du mouvement  était pour sa part victime d’une intoxication, évacué en France pour se faire traiter.

 

Depuis Paris, le capitaine Nour avait lancé un appel au calme à ses troupes d’accepter de se faire désarmer et de regagner les rangs de l’armée tchadienne. Appel rejeté par ces derniers !

De retour, dans la capitale tchadienne, le Ministre de la défense, lors d’une conférence de  presse signifiait qu’il n’avait pas de problème avec Idriss Deby, mais, reconnaît être en mauvais termes avec son entourage.

 Or, au Tchad  avec un régime comme celui d’Idriss Deby, que l’on le veuille ou pas, de deux choses l’une ; soit que l’on soit en conflit direct avec Idriss Deby lui-même ou bien avec son entourage. On échappe à rien  en tout cas les deux situations  sont indissociables !

 

Mais, il faut aussi dire que le capitaine Nour est confronté à un déficit de communication de  de ceux supposés l’entourer  et le cadrer, c’est pourquoi, il en est arrivé là !

 

La situation s’est complexifiée, aggravée puis l’étau s’est resserré sur lui avec les affrontements dans le Dar Tamas, sa région natale où des membres de sa communauté ont fait l’objet d’une répression doublée d’une  épuration ethnique systématique de la part de l’armée du régime en place. 

 

Pour sa protection, le Ministre de la défense, aujourd’hui limogé,   a trouvé Refuge depuis deux semaines  à l’Ambassade de Libye à Ndjaména, tandis que un des  cadres, Ismaïl Idriss Ismaïl, est contraint à l’exilé en France d’où il a lancé un appel au Guide Libyen d’intervenir auprès d’Idriss Deby sur le sort du leader du FUC.

 

La question  est que tout le monde s’interroge sur le silence du colonel Khadafi depuis l’éclatement de cette affaire.

 

 L’opinion politique tchadienne estime donc  clairement qu’il n’est pas exclu que ce mutisme du  Guide Libyen serait lié à une complicité avec le régime de Deby , pour lui ramener ses adversaires politiques et fermer ensuite les yeux sur leur élimination physique.

Ce sont  là, des méthodes de régimes d’exception dont le  pouvoir de Tripoli en fait partie à notre connaissance.

 

C’est pourquoi, depuis quelques jours, les journaux en ligne proches de l’opposition tchadienne en exil multiplient les appels en direction des organisations de défense des droits de l’homme pour qu’elles intercèdent afin de  délivrer le capitaine Mahamat Nour Abelkerim d’un éventuel assassinat planifié par le pouvoir de Ndjaména.

 

La rédaction de tribunecoum dont la préoccupation majeure et naturelle est la protection des droits humains, se joint à cet appel à la mobilisation citoyenne et nationale pour interpeller l’opinion nationale, la communauté africaine et internationale devant leurs responsabilités au cas où la sécurité physique et morale du Ministre de la défense est atteinte.

 

Elle met en outre en garde le régime d’Idriss Deby contre toute tentative d’élimination des opposants signataires de l’accord de paix avec le Gouvernement tchadien.

 

Par Makaila Nguebla

Tribunecoum.