France: A 48heures de la visite du Guide libyen, la polémique enfle!
La polémique a ainsi rebondi, un peu plus de quatre mois après la libération fin juillet des personnels soignants bulgares détenus en Libye, dans laquelle le président français Nicolas Sarkozy et son ex-épouse Cécilia ont joué un rôle central.
M. Sarkozy a été accusé d'avoir "troqué" les infirmières contre la signature d'accords politiques et commerciaux et une visite à Tripoli au lendemain de leur élargissement.
Paris a beau jurer qu'il n'y a aucune "contrepartie", opposition et ONG sont remontées au créneau.
D'autant que l'ancien représentant de l'Union européenne en Libye, Marc Pierini, a apporté de l'eau à leur moulin, déclarant jeudi devant la commission d'enquête parlementaire sur la libération des infirmières que "l'élément décisif a été la disponibilité de la France à se prêter à une discussion, fondamentale pour le colonel (Mouammar) Kadhafi, sur les armements et le nucléaire".
Le bouillant colonel libyen, dont le pays a longtemps été mis au ban de la communauté internationale comme soutien de groupes terroristes, en a rajouté vendredi, jugeant "normal que les faibles aient recours au terrorisme".
Pendant ce temps, son fils Seïf el-Islam Kadhafi annonçait la signature pendant la visite, de contrats pour "plus de 3 milliards d'euros d'Airbus", d'"un réacteur nucléaire" et d'armements.
"Aucune signature de contrats commerciaux ne peut légitimer un tel aveuglement de la part de Nicolas Sarkozy", a lancé samedi le patron du Parti socialiste (opposition) François Hollande.
"Cette visite est indigne de la France et indigne pour la France", avait déjà tonné vendredi le centriste François Bayrou. "On n'invite pas un grand terroriste et un preneur d'otages international", a pour sa part lancé le philosophe Bernard-Henri Lévy, se disant "choqué".
Ségolène Royal, a elle aussi qualifié la visite de "très choquante". "On sait dans quelles conditions les infirmières ont été torturées. Ca ne s'est pas fait à l'insu de Kadhafi", a affirmé l'ex-candidate socialiste à la présidentielle.
Le réseau écologiste "Sortir du Nucléaire" a demandé "l'annulation de l'accord nucléaire" Paris-Tripoli, dénonçant la visite du "dictateur libyen" et le "troc nucléaire contre otages bulgares".
Les protestations sont renforcées par le fait que M. Sarkozy avait promis pendant sa campagne électorale une "nouvelle" diplomatie prenant en compte les droits de l'Homme.
Ses opposants lui reprochent de renier ses promesses en se rapprochant de Tripoli, en soutenant certains régimes africains, comme au Tchad, ou en étant un des rares dirigeants à féliciter Vladimir Poutine après des législatives contestées en Russie.
La présidence argue que la communauté internationale a réintégré la Libye depuis plusieurs années, et que Paris ne saurait rester à l'écart.
Axel Poniatowski, le président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, membre du parti au pouvoir UMP, a défendu samedi la "realpolitik" à l'égard de M. Kadhafi,
estimant qu'il "valait mieux (...) arrêter de marginaliser" la Libye. Son parti a dénoncé les réactions "excessives" de "certains représentants de l'opposition parlementaire et de quelques
intellectuels parisiens".
Source: AFP