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Alerte Info: Les autorités tchadiennes doivent s'investir pour assurer la sécurité des populations et garantir la paix civile à tous //

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Publié par Makaila

Assigné à résidence et confiné depuis plusieurs mois, l’ex-leader du Fuc,Mahamat Abdelkerim devenu ministre à l’issue de l’accord de Tripoli traverse une période extrêmement délicate face au régime de Ndjaména.

En effet, certaines informations confirmées par les proches de l’intéressé affirment qu’il a échappé à une arrestation pour refuger à l’Ambassade de Libye au Tchad.

Cette  tentative d’arrestation du capitaine Nour, intervient dans un contexte militaire tendu à l’est du Tchad où ses anciens combattants insurgés contre le pouvoir d’Idriss Deby, occupent la ville de Guereda où ils sont originaires et résistent face à l’armée tchadienne qui menace de  les désarmer.

 

Les ex-forces Fuc, désormais redevenues rebelles sont soutenues par celles de l’Alliance Nationale pour la Résistance(A.N.R) dirigée par Mahamat Abbo Sileck apparenté au capitaine et originaire lui aussi de la région de Dar Tama, en butte à un conflit interethnique entre les Zaghgwa d’Idriss Deby, les allogènes aux autochtones que sont les Tamas.

 

Cette situation surgit alors que l’armée tchadienne est en guerre face aux troupes  de l’Union des Forces pour la Démocratie et le Développement (UFDD) du Général Nouri.

Aujourd’hui, la vie et  la sécurité du capitaine sont visiblement en danger et l’accord de paix qui le lie au régime en place s’effondre comme  la neige au soleil.

 

Rien ne justifie donc l’arrestation du capitaine dans un tel climat !

 

 

Malheureusement, les événements qui se succèdent, s’entrelacent et s’enchevêtrent rendent de plus en plus pénibles toutes les initiatives de paix quelque soit les efforts consentis.

 

Arrêter un ministre signataire d’un accord de paix avec un Gouvernement est un acte contrevenant et délictuel grave susceptible de renforcer le doute et  d’alourdir dangereusement ce  climat ambiant dans le pays entouré  de méfiance, d’équidistance   entre le pouvoir et ses adversaires politiques.

 

N’eût été la vigilance et le reflexe militaire du capitaine, il serait évidemment déjà exécuté comme ce fût le cas de Abbas Koti et autres leaders des mouvements armés disparus dans de conditions similaires et mitigées

 

Ce type de cas relance au devant de l’actualité la polémique  et  la problématique concernant  une  protection effective  des   opposants    politiques signataires des accords de paix. Ils sont généralement   victimes d’éliminations ou autres liquidations physiques de la part du régime en place sans que les pays qui censés garantir leur sécurité n’interpellent Idriss Deby sur leurs sort.

 

Il est donc bien connu qu’ à force de montrer à chaque fois et en première étape sa  bonne volonté de faire la paix avec ses détracteurs, Idriss Deby trompe la vigilance des médiateurs sous-régionaux, régionaux et internationaux pour  remmener les gens au bercail et procéder  à leurs exécutions par de subterfuge.

 

La tentative d’enlèvement du capitaine Mahamat Nour, nous rappelle pour une énième fois qu’au Tchad, les pratiques d’exécutions extrajudiciaires demeurent d’actualité, s’appliquent systématiquement et constituent  une réelle menace  contre tout leader politique,  militant de la société civile voire tout autre acteur de développement socio-économique.

 

Que va faire l’Ambassade de la Libye à Ndjaména pour garantir la sécurité physique et morale du ministre de la défense dont le pays a négocié le retour au bercail à peine une année ?

 

Pour les candidats au recours au bercail, il faut dire qu’avec Idriss Deby,  toute négociation est un saut dans l’inconnu?

 

 

 

Par Makaila Nguebla

http://makaila.over-blog.com