Tchad : L’opposition en exil joue l’arbitrage entre les belligérants, les appelle au cessez-le feu et à déposer les armes.
Rappelons que cette reprise des opérations militaires résulte essentiellement du non respect entre les parties en conflit qui s’accusent mutuellement d’avoir violé l’accord signé devant les médiateurs Libyens et Soudanais.
Les affrontements meurtriers de la semaine n’ont jamais été d’une rare intensité au Tchad depuis dix sep(17) ans, comme l’avouent les autorités tchadiennes elles-mêmes.
Selon les communiqués diffusés de part et d’autre des forces engagées sur la ligne de front, il faut noter puis enregistrer des pertes en vies humaines et autres dégâts matériels considérables.
Il a fallu au régime tchadien de déployer d’énormes moyens militaires de façon disproportionnée, appuyé par l’armée française pour venir à bout des combattants de l’UFDD, qui se sont battus en retraite. Ils sont accusés d’être soutenus pour leur part par le Soudan, selon Ndjémana, lors d’un point de presse tenu par Kassiré Koumakoye, Premier ministre du Gouvernement de Deby.
Le Tchad ne cesse de réitérer ses sempiternelles accusations vis-à-vis de Khartoum de vouloir le déstabiliser alors qu’il occulte carrément les origines internes du conflit armé actuel.
Si aujourd’hui, il y a recours aux armes, la responsabilité est attribuée entièrement au pouvoir en place qui, littéralement a verrouillé toute ouverture et tout dialogue politique avec ses opposants civils et politiques se trouvant au Tchad et à l’étranger. C’est par ce refus au consensus politique que les gens ont vu en l’option militaire, l’unique recours pour déraciner Idriss Deby pour une meilleure politique et démocratique dans le pays, selon leurs ambitions pour le peuple tchadien.
Cette option militaire, visiblement douloureuse semble, suscite, certes vrai une certaine circonscription au sein d’une partie de l’opinion publique tchadienne désabusée. Celle-ci, pense qu’elle n’est pas le moyen légal pour accéder au pouvoir dans un environnement international exigeant et de garantir une démocratie effective dans le pays. Elle fonde ses inquiétudes essentiellement sur le passé et les promesses non tenues de l’actuel d’Idriss Deby, parvenu au sommet de l’Etat par les armes et dont la succession, même par la voie pacifique pose problème à ses adversaires politiques et tout ceux qui ne partagent pas sa gestion politique.
Ce constat d’échec d’une portion non négligeable de l’opinion publique nationale, est partagé par l’opposition tchadienne établie en exil qui, à travers de moyens de lutte politique se bat soit pour le changement à défaut pour le dialogue politique.
Signalons que cette hémorragie entre les fils d’un même pays qui recourent aux matériels militaires sophistiqués acquis soit par les frais du contribuable tchadien, d’aides publiques au développement, les revenus du pétrole et ou à divers moyens pour s’entretuer, appelle tous les exilés politiques à jouer un rôle de partition dans la résolution de ce conflit.
Dans cette optique, plusieurs formations politiques et autres voix établies hors du pays lancent un appel solennel au cessez-le –feu entre les différentes parties qui se battent afin les demander à déposer les armes pour créer les conditions optimales d’un dialogue politique pour une issue consensuelle et pacifique de la crise tchadienne.
Tout le monde espère que ces appels au dialogue politique, soient entendus largement par le pouvoir tchadien de même que par les forces armées basées à l’est du pays dans leur majorité inclusive, pour qu’ensemble nous réussissions à susciter un réel espoir porteur de paix pour nos populations dans leur ensemble qui aspirent à vivre dans la quiétude chez elles.
Cet objectif ne pourrait être atteint qu’avec la volonté commune des uns et des autres grâce à l’aide des partenaires étrangers amis de notre pays et de la communauté internationale à qui nous demandons incessamment d’avoir un regard critique à la situation qui prévaut actuellement au Tchad.
Par Makaila Nguebla