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Alerte Info: Les autorités tchadiennes doivent s'investir pour assurer la sécurité des populations et garantir la paix civile à tous //

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Publié par Mak

VOIX DE FEMME VOIX DE CITOYENNE.

Ma plume est ma seule arme, mes écrits portent la liberté de celles et ceux qui s’effondrent dans les cachots du désespoir car leurs voix et leurs mains ne sont pas libres au Tchad leur pays. Marguerite-Odile Kabatchang

IL FAUT R-PENSER LE TCHAD 1

 - Ma part d’émotion et de tristesse 1986, c’était Rose Lokissim une jeune femme à l’avenir prometteur. Embastillée, torturée et exécutée dans la prison de la DDS un 15 mai 1986. En prison de la DDS, ceux qui l’interrogeaient noteront ceci « Mentionnons que pendant deux ans de détention, l’intéressée n’a pas changé de langage, mais, bien au contraire, se glorifie. Étant donné qu’elle est irrécupérable et continue de porter atteinte à la sécurité de l’État, même en prison, il serait souhaitable que les autorités la pénalisent sévèrement » . Alors, Rose fut exécutée le même jour. Elle n'avait que 33 ans. Même prisonnière, elle était considérée dangereuse. (cf. mon article hommage publié en 2018 dans bloc de Makaïla).

2021, une vieille dame, fut-elle la mère d’un opposant, la mère de Mr Yaya Dillo mérite-t-elle d’être assassinée ? Si son fils, adulte, exerce une activité politique, est-elle responsable de ses activités pour en payer de sa vie.

2021, un gamin, un adolescent est assassiné dans son sommeil, fut-il le fils d’un opposant ce jeune homme en devenir mérite-t-il de mourir ?

Alors, je m’associe à tous les Tchadien-ne-s pour exprimer mon émotion pour leur assassinat.

Il faut juste savoir qu’au Tchad, le refus et la dénonciation des injustices, de la prédation, de la mal gouvernance, des détournements du denier public et, enfin, le besoin de liberté, peuvent conduire hommes, femmes, jeunes, vieux à la mort.

 2 – Maintenant arrêtons de pleurer ! Agissons

Malgré la douleur, l’indignation, il faut maintenant que les hommes politiques tchadiens, voire les jeunes activistes, arrêtent de se frapper, à chaque fois, la coulpe en évoquant la mort de la mère de Mr Dillo. Mr Dillo lui-même a su maîtriser sa douleur et sa rage pour faire une déclaration hautement politique en disant que des mères et des pères des tchadiens lambda ont été tués. Il avait cité un à un les noms de tous ceux et celles qui ont été assassinés par le « Système MPS ». Qui, mieux que lui, peut sentir la douleur de perdre en une nuit un fils, une mère et d’autres membres de sa famille. Laissez-lui donc le choix du moment où il servira ce plat, qui se mange froid, à ceux qui ont commandité cet acte odieux.

Alors, au travail, réfléchissons au « comment » faire partir, pas seulement, le clan Deby ITNO, sa parentèle, ses serviteurs zélés du MPS mais, surtout, détruire son système mafieux. Faut-il se résoudre à l’option armée ?

3 – Si un changement par le vote du peuple n’est plus possible, celui par les armes ne le sera pas non plus

 Faire partir Idriss Deby et garder son système n’est ni une solution idoine ni un programme politique pour sauver ce pays.

Juste changer Deby par Yaya Dillo, un des jumeaux Timan ou Tom Erdimi, Mahamat Mahdi Ali, Saleh Kebzabo, Mahamat Ahmat Alhabo, Succès Masra ou Laoukoura Médard, François Djegombé ...ou même par un des politiciens alimentaires crées par le « système MPS » ne sera pas un changement.

Le pouvoir, tel qu’il est instauré au Tchad depuis l’avènement du coup d’État militaire du 13 avril 1975 ressemble à un éternel recommencement de médiocrité et constitue un danger mortel pour le peuple tchadien. Le Général Malloum n’avait-il pas remplacé Ngarta Tombalbaye ? Nous avons eu la guerre civile en 1979 avec l’instauration d’une féroce dictature 1982-1990 qui a fait plus de 40 000 morts.

Deby qui était déjà avec H. Habré ne l’a-t-il pas remplacé ? A-t-il mieux fait que lui ? Non. Le système mis en place par la dictature de Habré n’a fait que muté en pire.

Mr Deby, architecte du système répressif de la DDS/UNIR au temps de Habré, a modernisé et affiné les outils de répression, sophistiqué les méthodes de prédation financière avec l’appui de son allié la France et de certaines institutions financières internationales.

Le journaliste Laurent Larcher l’a clairement dit au-cours de l’émission du journaliste Frédéric Taddeï, que la France aurait repéré Deby depuis 1980 et l’a posé à la place de Habré en 1990. Il a affirmé : « oui Deby est un sale type » mais la France l’aurait choisi parce qu’il appartenait à une minorité ethnique et il aura besoin de la France pour gouverner. sic

Voilà, nous comprenons tous pourquoi Deby a le règne le plus long de l’histoire des chefs d’État tchadien. Aujourd’hui, ni la France ni Deby lui-même n’ont trop de mal à se justifier pour cette longévité dans la mal gouvernance car le contexte international s’y prête bien : le terrorisme islamiste, l’immigration massive subsaharien et le Graal des Graals, le groupe Bokoharam.

Mr Deby n’avait juste qu’à changer ou adapter son élément de langage pour satisfaire la communauté internationale et ce, sous le regard attentif et l’appui bienveillant et massif de la «Grande Muette » française et, bien sûr, le canal idéal est son ami Jean Yves Le Drian de la France Afrique. Que leur assène-t-il comme rhétorique ?

• Être le rempart contre le terrorisme,

• Assurer la stabilité dans la zone sub-saharienne, de l’Afrique voire de l’Europe toute entière.

 • Garantir La stabilité au Tchad car sans lui ça sera le désordre et, le meilleur argument qui fait mouche,

• Sa capacité de fournir des milliers de soldats (des chairs à canon) sans que cela pose problème s’ils arrivent à mourir sur les théâtres des opérations. 3 Et voilà la boucle de la longévité est bouclée et l’assurance vie est assurée.

4 - Changer le Logiciel du système MPS mis en place

 Le système mis en place est un tout. Ceux et celles qui, à un moment, ont travaillé avec Mr Deby porteront la destruction des vies humaines et du pays dans leur conscience et répondrons devant les tribunaux pour l’histoire.

Une commission justice et vérité ? Oui. Mais une vraie justice des tribunaux est nécessaire. Tous ceux et celles qui sont acteurs du système doivent rendre des comptes à quelque niveau de leur responsabilité. Les archives seront trouvées.

On dit toujours que l’échec permet de s’améliorer mais les théoriciens de ce système ne s’amélioreront jamais. Idriss Deby était le bras armé dans le système totalitaire dirigé par Habré. Système qualifié de pire dictature dans le monde ces dernières décennies du 20ème. Non seulement il n’a pas changé mais, il a amélioré le système Habré pour en jouir pendant 31 ans.

Aujourd’hui, les ans passant, les tchadiens dans leur majorité, disent en privé que les 40 000 morts est l’œuvre de son commissaire à la sécurité et chef d’état[1]major général de son armée de l’époque….

5 – Repenser un nouveau TCHAD

 Le système MPS mis en place, exclusivement, pour le chef de L’État tchadien au profit de son clan et, accessoirement, de ses acolytes a montré jusqu’à l’écœurement que depuis1990, l’unité nationale n’existe ni dans la pratique ni dans la réalité du pouvoir.

N’importe quel autre individu prenant le pouvoir par les armes fera la même chose. Il n’y a jamais deux sans trois.

Les tchadiens devraient donc apprendre à se défaire du dogme du statut d’un Tchad unitaire, indivisible. Il faut une autre configuration.

Les tchadiens ne devraient pas rejeter ce «Foeudus » que le brave Mr Ngarledji Yorongar a défendu, en son temps, comme possibilité de solution idoine pour le Tchad et les tchadiens. Il est temps de reconnaître que la géographie du pays ne permet, hélas, ni de pouvoir créer un Tchad Unique, moins encore, d’entretenir une rébellion de quelle que nature que ce soit pour pouvoir accéder au pouvoir.

«Fédération» j’appelle ton nom quoi qu’il en coûte.

La fédération, qui n’est pas une division, mérite d’être réfléchie. On peut l’adapter au contexte environnemental tchadien. Bien sûr l’expérimenter pour un temps. Si cela ne marche pas au bout de X temps, on fera comme le Cameroun voisin, revenir à un État unitaire.

En tout cas il est temps que les tchadiens se rendent à l’évidence que notre pays, tel qu’il est aujourd’hui souffre de plusieurs contradictions et n’est plus vivable sereinement pour tout le monde.

4 Quels sont les obstacles qui minent cet État unitaire indivisible ?

• le pays est trop vaste, sans infrastructure adéquate de transport

• les populations sont disparates, avec de langues, de cultures, une histoire plus ou moins éloigné voire antagoniste.

• Certaines communautés sont plus tournées vers les pays limitrophes : exemple la Libye, le Soudan, l’Ex Oubangui-chari, le Nigeria etc

• l’État central ne contrôle pas l’ensemble du territoire moins encore les échanges socio-économiques des groupes ethniques transfrontaliers

• Le mépris des uns envers les autres.

 • Depuis la création de l’État moderne certaines populations ne connaissent toujours pas bien leurs concitoyens des autres extrémités du territoire.

• Un faible niveau d’instruction et une extrême pauvreté de l’ensemble des tchadiens.

 • Les notions telles que : NATION, DÉMOCRATIE, ÉLECTION et son corollaire le VOTE ne correspondent pas à nos différentes organisations socio[1]politiques traditionnelles ni aux manières de choisir les chefs dans toutes nos cultures. Un plaquage trop récent de ces notions et la pauvreté extrême entraînant l’achat des consciences ne permettent pas un choix éclairé.

• Certains groupes estiment qu’ils sont supérieurs aux autres dès lors qu’un de leur devient président de la république. Du coup, ils s’arrogent le droit d’imposer leur us et coutumes à tous.

 Il faut repenser un système pour le choix des dirigeants y compris celui d’un président ou d’un gouverneur ou autres. Cela dans le cadre d’une refonte totale du système des élections.

L’instauration de la langue officielle qu’est l’arabe, une langue de colonisation au même titre que le français, n’a pas fait l’objet d’une discussion et/ou d’un vote national. Combien de tchadiens ont la langue arabe comme locution maternelle ? L’arabe littérale est parlée, au Tchad, par une petite minorité d’intellectuels des universités égyptiennes.

Le problème de l’arabisation du Tchad ne date pas d’aujourd’hui. Les premiers politiciens du Nord ( Koulamalah et les autres) sous la houlette des pays du Maghreb et autres pays arabophones, en avaient fait leur cheval de bataille. Le Frolinat s’en est saisi. Habré l’a officialisé. Deby l’a rendu obligatoire.

Certes, l’arabe est une belle langue, mais cela ne suffit pas pour construire l’unité nationale tchadienne. bien au contraire.

5 Alors, pourquoi ne pas officialiser aussi l’anglais qui pourrait être plus utile, le Sango, langue parler naguère dans toutes les cinq préfectures (historique) du Sud l’ancienne Oubangui Chari ou bien le Ngambay, le Moundang, le Daï, le Teda, le kanembou, le Kinga, le Boudouma, le Boulala, le Daza le Kokona, le Sara, le Sara Kinga, le kéra etc ?

Tout compte fait, quel en est le bénéfice pour la construction de la nation tchadienne ? Combien de Tchadiens à l’échelle du pays sont arabophones ? Pourquoi ne pas réfléchir sur la langue dite « Arabe tchadien de Bongor ou de Fort Lamy» ? L’arabe littéral resterait une option scolaire et universitaire ?

 Enfin un mot pour l’actualité !

Si les marches pacifiques n’ébranlent pas le pouvoir MPS, il faut que le peuple tchadien fasse comme le peuple frère centrafricain il y a environ une dizaine d’années pratiquer la désobéissance civile.

Et si le vote populaire du 11 avril 2021 grâce à la « démocratie, la liberté, la paix chèrement acquise et apporté par le MPS » ne permet pas de faire partir un président MPS super musclé par 31 ans de pouvoir et, qui dit avoir versé son sang pour sa prise de pouvoir, il va verser celui du peuple pour garder son fauteuil. Alors, il est temps de commencez à apprendre à se défendre.

Oui tous les tchadiens savent que, depuis 1979, la prise de pouvoir par les armes n’est possible que par nos frères du grand BET. Il est donc clair que la perspective d’une A L T E R N A N C E PACIFIQUE par un civil d’une autre partie du Tchad semble plus qu’ impossible.

Alors que reste - t– il à faire ?

La solution F E D E R A L E pourrait apporter la paix et l’ E S P O I R pour que chaque tchadien puisse vivre paisiblement dans son environnement.

Un petit rappel à la jeunesse née après 1979

 Juste pour vous dire que le Président Valéry Giscard D’Estaing avait proposé déjà en 1978 aux gouvernement militaire Tchadien, la fédération Nord-Sud. (Déclaration officielle diffusée par RFI 1978).

 A cet époque le bloc du Grand Nord était en rébellion. Voulait-il aussi la séparation ? ?????

Les militaires au pouvoir eux avaient rejeté comme un seul homme la proposition de VGE. Un an à peine après, ils avaient été chassés du pouvoir par les rebelles coalisés et avec le soutien de cette même France. Au Tchad le scénario ne change pas beaucoup, on vit le mythe de Sisyphe.

Marguerite Odile Kabatchang Un autre Tchad est possible. Ninga lem to bic ; kidja kong n bic ; harbati bic.

Avril 2021

Lire la version PDF : https://data.over-blog-kiwi.com/0/80/87/91/20210416/ob_b1d7bf_repenser-le-tchad.pdf