Tchad : le Général Ahmat Koussou a soulevé des problèmes qui méritent des solutions mais pas une radiation
Suite à un courrier adressé à Idriss Deby dans lequel, il a soulevé des problématiques auxquelles, il s’attendait à des solutions, le Général Ahmat Koussour Moursal a été dégradé au niveau de soldat et radié de l’effectif de l’armée tchadienne par un décret présidentiel le 09 juin 2020. Il perd ainsi tous ses droits et avantages. Que faut-il retenir ?
Au Tchad, il n’est pas autorisé aux cadres civils et militaires de s’exprimer sur la marche du pays ou de faire des observations au Président de la République. Et le Général Ahmat Koussou Moursal, un des acteurs majeurs ayant contribué à l’avènement au pouvoir en 1990 d'Idriss Deby, paie aujourd’hui les frais pour avoir exprimé et émis son opinion sur les nombreuses frustrations sociales et la crispation politique actuelle que traverse le pays.
Si d’un côté au sein de la grande muette, le devoir de réserve est permis, il va sans dire que le Général Ahmat Koussou Moursal a effectué une démarche administrative responsable pour être reçu et entendu par Idriss Deby afin qu’il lui présente ses doléances. Mais force est de constater qu’aucune réponse ne lui a été donnée.La seule alternative qui lui restait est de médiatiser sa lettre en saisissant la presse dans sa diversité pour que sa cause soit connue et entendue.
Sa radiation et sa dégradation de l’armée ont suscité des réactions indignées au sein de l’opinion tchadienne et à l’étranger.
Sur son compte Twitter, Saleh Kebzabo, député à l’Assemblée nationale et des leaders de l’opposition démocratique a réclamé la réintégration du Général dans l’armée nationale.

De même, dans un communiqué de presse, un comité consultatif d’officiers de la Guéra, a proposé la réhabilitation du Général et la radiation du ministre de la défense, Abba Ali Salah, dont la responsabilité ne peut être évacué dans ce complot.
Le Directeur Général aux droits de l’homme doit jouer son rôle de facilitateur
De part sa posture de directeur Général aux droits de l’homme, Abdelnassir Garboa doit appeler les parties en conflit à l’apaisement et à la modération. Il doit jouer son rôle de facilitateur pour ramener à la raison les autorités tchadiennes à examiner avec lucidité les revendications du Général et de rapprocher les points en vue d’une solution négociée pour éviter la radiation qui renforcerait les positions et le ressentiment.
Devant cette situation inquiétante, il est urgent que les organisations de défense des droits humains se saisissent de l’affaire du Général Ahmat Koussou Moursal afin de lui garantir une sécurité, une protection effective contre toutes mesures de représailles et de persécution à son encontre.
Makaila.fr