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Votre Excellence, je viens par la présente vous informer essentiellement d'une situation très critique et injuste que vivent quotidiennement vos concitoyens. Je vous écris cette lettre à la place de ces sans voix victimes d'une arnaque systématiquement orchestrée tout en espérant que vous allez la lire tôt ou tard afin que vous preniez connaissance des injustices que subissent vos concitoyens à cause d'une situation qu'ils ne sont aucunement responsables. Ce problème que je voudrais soulever dans cette lettre ouverte adressée humblement à votre Excellence mérite d'être résolue très urgemment. Il s'agit bien de *problème des Pièces d'Identité de vos concitoyens qui se déplacent à l'intérieur de leur propre pays*. En effet, je vous informe Votre Excellence que depuis un X temps, notre pays ne délivre pas des CARTES D'IDENTITE aux citoyens qui voudraient entrer en possession de cette precieuse pièce très nécessaire pour nos voyages à l'intérieur du Tchad comme à l'extérieur et aussi bien pour d'autres opérations de la vie courante. Il ya également des concitoyens qui ont vu les dates de validité de leurs pièces d'identité expirer mais ils ne peuvent pas les renouveller à cause de soit disant une panne technique que les services d'identités connaît il ya de celà plusieurs dizaine des mois d'une part et la centralisation de ce service uniquement à N'Djamena d'autre part. Votre Excellence, j'ai personnellement quitté cette semaine la Ville de Goz-Beïda en passant par Abéché pour m'arrêter à N'Djamena mais ce que j'ai constaté sur ce trajet de 1118 Km est déplorable et mérite une attention particulière de Votre part. J'ai pu exactement compter une trentaine des barrières érigées principalement par les gendarmes, policiers et agents de l'ANS qui font débarquer à chaque fois les passagers pour la vérification de leurs identités. Évidemment, il ya ceux détiennent leurs pièces d'identité en bon et du forme mais aussi ceux qui détiennent de pièces d'identités avec de dates de validité expirées et enfin ceux qui viennent d'atteindre l'âge de la majorité et qui veulent en délivrer cette fameuse carte d'identité mais hélas (le service d'identité ne pas opérationnel). Alors après vérification faite, on amène manu militari les passagers dans un hangar aménagé pour la circonstance. Et on exige à ceux qui disposent des pièces d'identité invalide et ceux qui ne disposent pas du tout des cartes d'identité à payer la pièce de 1000 FCFA au minimum sans qu'on laisse la possibilité à ces concitoyens d'expliquer aux agents l'impossibilité pour le moment de renouveller ou de faire delivrer les pièces en question. Alors, les pauvres concitoyens n'ont malheureusement d'autre choix que de payer le forfait demandé pour leur permettre d'aller remonter au Bus et continuer le trajet en attendant d'un moment à l'autre l'arrêt de Bus devant une autre barrière d'entrée ou de sortie d'une localité pour le même scénario. Votre Excellence, cette situation qui m'a beaucoup touché au cœur et qui semble évidemment paradoxale et logiquement injuste m'avait obligé entant que citoyen épris de justice et d'équité, à vous écrire cette Lettre ouverte afin que vous puissiez prendre connaissance de ce qui se passe et de bien vouloir prendre des dispositions nécessaires pour résoudre cette situation qui ne met pas du tout à l'aise vos concitoyens. Car vous êtes le seul garant investie des prérogatives et des puissances régaliennes pouvant mettre un terme à ces pratiques d'un autre âge. J'ai assisté à une scène qui s'est deroulée au niveau d'une barrière érrigée à l'entrée d'un village située à 35Km au Nord de Goz-Beïda où l'on a confisqué les cartes d'identité des quelques passagers expirées il ya de celà à peine quelques jours afin qu'ils paient le 1000FCFA avant de les remettre leurs cartes. Excellence Mr Le Président de la Republique, je sais que devant une telle situation injuste normalement vous devrez être informé à travers vos différents services compétents ainsi que les députés parce qu'il s'agit ici d'une remise en cause très grave des libertés fondamentales de vos concitoyens prévue par l'article 44 de notre constitution qui dispose que *Tout Tchadien a le droit de circuler librement à l'intérieur du territoire national, d'en sortir et d'y revenir* dont vous êtes le garant de son strict respect. Ces problèmes que je viens de rapporter dans cette lettre illustrent bien le cauchemar que vivent les Tchadiens qui se déplacent de temps en temps à l'intérieur de leur pays. Votre Excellence, considérant que vous êtes le garant du respect des règles constitutionnelles de notre patrie, il est urgent que vous preniez des mesures pour protéger ces paisibles citoyens victimes de l'oppression de forces de l'ordre au vu et au su de vos responsables déconcentrés (gouverneurs, préfets et Sous/préfets). Pour finir je vous suggère ceci: - Mettez à la disposition des citoyens les services d'identités dans les chef-lieu de toutes les régions. - Reduire le nombre des barrières et ou des check-point. - Laissez circuler librement les citoyens qui n'ont pas des cartes d'identité mais qui ont d'autres pièces tels que d'actes de naissance ou de jugement supplétif. - Laissez circuler les citoyens détenteurs des cartes d'identité expirées et qui n'ont pas la possibilité de les renouveller à cause de panne que connait l'institution en charge de la question. - Punir tout agent de forces de l'ordre qui osera prendre abusivement des pièce monétaire à un citoyen se trouvant dans une des situations ci dessus citées, car on ne peut imaginer vraiment qu'on nous demande à produire une pièce alors même que le pays n'est pas en mesure de nous la délivrer.
Veuillez recevoir Votre Excellence mes sentiments les plus sincères et mes remerciements pour les dispositions que vous voudriez bien prendre.
N'Djaména, le 07 Mars 2017
Le *Citoyen*
*MAHAMAT ABDELKERIM* | | | | -- envoyé par Mahamat Abdelkerim Djibrine (mahamatab50@gmail.com) |
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