La chape de plomb se fissure au Tchad : Coup de loupe au Bar El Gazhal (interview avec un jeune de Barh Ghazal)
Le contexte sociopolitique est explosif au Tchad où la chape de plombe qui terrorise les Tchadiens se lézarde avec des mouvements des contestations populaires qui s'intensifient sur l'ensemble du territoire. Un jeune tchadien qui a souhaité garder l'anonymat, a été interviewé par un de nos correspondants au Tchad.
-Aux dires de certains, le Nord du Tchad serait la chasse gardée du MPS, au prix du musellement de toute contestation, qu’en pensez-vous ?
M.A : C’est un sujet très grave, très délicat. Vous voyez où nous en sommes rendus, il faut se cacher pour en parler. La démocratie au Tchad est plus théorique que pratique. Il faut se dire que s’il y a dans certaines zones un semblant de démocratie, du moins des activités qui se disent démocratiques, il y a des zones qui sont carrément dans la dictature. A N’Djamena et dans le sud il y a une certaine forme d’ouverture, à relativiser certes quand on regarde le manque de transparence de ces dernières élections. Mais il y a néanmoins l’existence d’une presse plus ou moins libre, plusieurs partis politiques, et la société civile qui mène tant bien que mal ses activités. Alors qu’au nord c’est la situation inverse, les gens vivent dans la même situation que sous Hissein Habré. Vous avez peur d’aller dans les partis politiques, vous avez peur de militer dans la société civile. J’ai moi-même vécu cette expérience à Moussoro. Entre 2014 et 2015, nous sommes allés mettre en place la CENI régionale du BEG, instrument de gestion des élections, qui doit être tripartite, c'est-à-dire représenter aussi bien la mouvance d’opposition, que le parti au pouvoir et la société civile. Si cette composition est effective à N’Djamena, au Nord ce n’est pas le cas. A Moussoro je m’attendais à ce qu’on organise des réunions pour que chaque mouvance propose ses listes, mais à ma grande surprise c’est dans la maison du chef de file du MPS que tout s’est déroulé, Abakar Moussa Almanna. C’est chez lui que les gens du MPS se sont réunis avec leurs délégations venues de Ndjamena, et ont élaboré toutes les listes. Autrement dit, ils se sont à la fois portés comme parti au pouvoir, parti d’opposition et société civile. Sans aucune possibilité de dialogue. Lorsque cette liste a été présentée, nous avons tout de suite écrit aux cadres du dialogue politique pour contester. Rien n’a bougé. Lorsque Les gens de ces listes ont prêté serment à Moussoro, nous nous sommes rendus sur place pour contester. Le leader de l’UNDR, Mahamat Tahir Korom Bodoloumi que j’accompagnais, avait un drapeau du parti sur le véhicule avec lequel nous circulions. Le soir, le propriétaire de la concession vient nous voir et me dit « mon fils, mes enfants, j’ai peur, vous allez me créer des problèmes. ». Nous avons alors quitté la concession pour une autre, puis une autre. Après quatre refus nous avons été obligés d’aller dans une maison que j’avais acheté en 2003 et qui n’était même pas habitable. Et là on nous a encerclés. Les véhicules tournaient sans cesse autour de nous. Nos parents, nos amis, nos frères avaient peur d’aller à notre rencontre. Des jeunes ont néanmoins eu le courage de briser ce silence et de venir nous trouver. Ils nous ont dit mais ça c’est une pratique courante chez nous, ici si vous allez dans l’opposition c’est comme si vous alliez dans la rébellion. Il y a des gens qui ont été dénoncé par leurs pères parce que les parents ont tellement peur que leurs enfants militent dans les partis d’opposition qu’ils préfèrent dire « ce n’est plus mon fils ». Les gens du pouvoir utilisent plusieurs techniques. Si ce n’est pas des pressions sur vos parents, ce sont des pressions au travail, ou sur vos amis. Ils feront tout pour vous enlever des partis d’opposition. Surtout si vous militez avec des partis d’opposition du sud. Parce que ce n’est pas dans leurs intérêts que cette barrière artificielle, toujours exploitée, soit brisée par les jeunes générations pour qui cette division ne représente rien. Sur la base de cet exemple et d’autres, vous pouvez en conclure qu’au Nord il n’y a pas de démocratie, même pas un embryon. Il n’y a pas de multipartisme, pas de société civile. C’est vrai on ne viendra peut-être pas vous dire directement que les partis politiques sont interdits, mais je vous assure que quelquefois c’est le maire de Moussoro lui-même qui monte sur les toits pour enlever les drapeaux UNDR. Je vais vous donner un autre exemple. Suite à notre dénonciation quant à la confiscation des listes de la CENI par le MPS, une délégation de N’Djamena a été dépêché à Moussoro pour régler le problème. J’ai mobilisé les jeunes afin qu’ils connaissent leurs droits, notamment la loi 16, qui stipule que chaque tendance doit être représentée équitablement au sein des CENI régionales. Nous sommes allés au gouvernorat pour discuter. Je vous assure que quand j’ai essayé d’orienter et mobiliser les jeunes ça a été des problèmes. Car le MPS voulait un bureau de la CENI composé à 100% de ses membres. Nous avons discuté toute une journée. Le lendemain, quand j’ai voulu me rendre au gouvernorat, les militaires m’ont bloqué l’entrée. Parce qu’ils ont vu le premier jour que j’avais des réflexions et un certain discours percutant, le deuxième jour ils m’ont simplement écarté. Ce sont les jeunes qui à minuit, en sortant du gouvernorat, m’ont appelé et m’ont dit « grand frère ne t’inquiète pas, nous on a compris nos droits et on va continuer ». Mais les gens du MPS ont néanmoins réussi à convaincre certains, ou forcer d’autres à signer. C’est dans ces conditions que je viens de vous décrire que la CENI du BEG a été mise en place.
-Les affrontements entre militaires et jeunes à Moussoro comme à Mao , villes où sont présents des camps militaires, pèsent ils dans les revendications des jeunes ?
M.A : Effectivement. Les militaires mal payés descendent en ville et prennent à manger par la force, ou, lorsqu’ils circulent la nuit fouettent les jeunes, arguant de leurs statuts. Souvent il y a des altercations entre eux. Ce clash à Moussoro existe depuis longtemps et c’est ce qui pousse beaucoup de jeunes à quitter la ville et à entrer en rébellion. Si on vous ferme toute opportunité politique, si vous ne pouvez pas militer ni au sein de la société civile ni au sein de partis politiques, et si vous vous entêtez et que c’est même la politique politicienne qui vient vous intimidez et vous enfermez, quelle option avez-vous? D’ailleurs la participation au MPS est devenue obligatoire pour les gens du Nord. Vous ne pouvez pas être du Nord et militer dans l’opposition, au risque de perdre votre vie. La seule solution qui se présente à vous, c’est de quitter le pays. Certains se réfugient, d’autres entrent en rébellion. Et tout cela constitue un potentiel terreau pour l’extrémisme violent, qu’il soit religieux ou autre. Les réseaux de contrebande sont au Niger tout à côté. Pourquoi ces jeunes qui sont au chômage et sans issue politique, n’intégreraient-ils pas un jour ces réseaux ? C’est la raison pour laquelle la plupart des jeunes du BEG sont en rébellion, acculés par l’Etat. Quand vous subissez incessamment des humiliations, quand on vous ferme toutes les portes, quand vous essayez de vous lancer dans le commerce et que là aussi c’est la corruption, quand il faut se plier, quel autre choix, si vous êtes politiquement éveillé que de vous révolter ?
-Vous connaissez beaucoup de ces jeunes et moins jeunes partis en rébellion?
M.A : Bien sûr, des centaines ! Je connais beaucoup d’universitaires, qui ont étudié ou vécu en France, qui ont rejoint les rangs de la rébellion. Même un médecin qui est allé servir l’armée nationale au Mali. Il a travaillé deux ans sans salaire. Je ne vous parle même pas des indemnités qu’il devait recevoir des Nations Unis. Sans moyen de nourrir sa famille, il a été obligé de partir en rébellion. Quelquefois les gens disent qu’il vaudrait mieux connaitre la langue des gens du pouvoir, que d’avoir une licence. Je connais la plupart des leaders rebelles, on a grandi ensemble. Je sais que ce ne sont pas des gens violents, ou des gens attirés par le pouvoir, mais simplement des gens qui cherchent la dignité, et qui n’en peuvent plus des humiliations constantes. Prenez le massacre de Ngueli. Ce massacre était partie d’une dispute entre jeunes zaghawa et creda après un match de foot. Dispute qui a dégénéré en bagarre. Au cours de cet affrontement un jeune creda a été assommé d’une pierre au cou, qui a entrainé sa mort. Les jeunes creda ont répliqué et ont notamment incendié une maison. Les parents zaghawa ont demandé des comptes. De là il y a eu un combat avec coupes- coupes et machettes, qui a tourné en faveur des creda, rejoints par les autres communautés. Les zaghawa ont pris ce combat comme un affront. Quelques heures après les forces de l’ordre se sont positionnées pour reprendre le contrôle de la situation. Il y avait plus d’une trentaine de véhicules armées. La famille du défunt a organisé les funérailles, appelant au calme et à la réconciliation, lorsqu’une colonne de zaghawa en 4X4 a foncé sur la place mortuaire, au nez et à la barbe des forces de l’ordre. Personne n’a essayé de s’interposer. Excepté un seul goran mais il a été maitrisé et frappé. Pendant deux heures de temps les zaghawa ont frappé et tué librement. Même les blessés n’ont pas pu être évacué. Comment pouvez-vous imaginer cela au cœur même de la capitale, sans que personne n’intervienne ? Au total il y a eu 5 morts et une vingtaine de blessés dont 17 femmes. Qu’est-ce que vous allez dire ? Que c’est l’ethnie proche du pouvoir qui se permet tout. Qu’il n’y a ni justice ni sécurité. Si beaucoup de gens du BEG sont partis en rébellion c’est d’abord à cause de l’injustice sociale, de la mal gouvernance et des humiliations. Quand on vient violer vos sœurs, quand vous insulte, et que l’on vous incarcère quand vous osez répondre, quel choix avez-vous? Et c’est comme ça partout dans le pays, comme encore à Mongo récemment, et ne parlons pas de la situation au sud !
-Pensez-vous que la situation du pays peut rapidement se dégrader ?
M.A : Aujourd’hui on n’a pas de forces neutres qui peuvent assurer la sécurité. Le Tchad va vers un enlisement. D’ailleurs des experts africains en mission d’observation ont exprimé leurs craintes quant à l’avenir du Tchad, évoquant un scénario à la centrafricaine. Si l’on poursuit l’élan actuel nous allons directement dans le gouffre. C’est vrai, Deby a un rôle important à jouer dans la situation sécuritaire, mais est ce qu’il n’entretient pas lui-même cette insécurité ? Ça je ne sais pas. Ce que je sais c’est que la situation du Tchad est vraiment explosive et je ne serais pas surpris que dans quelques années il y est encore plus de rébellions.
-Mais pour se rebeller il faut avoir les moyens de se financier !
M.A : Mais il y a les armes de Kadhafi partout! Vous allez là où il y a les armes ! Au début ils se finançaient grâce à l’or, qu’ils ont trouvé au Nord…C’est à partir de ces gisements d’or au Nord qu’ils ont ensuite pris la route pour la Lybie. Certains ne sont pas allés directement en rébellion, mais ont trouvé une opportunité !
-La politique partisane a montré selon vous ses limites ?
M.A : Au Sud il y a eu des rebellions qui ont été réprimé fin des années 90, avec de grands leaders tués comme Laokein Barde ou Moïse Kété. Il y a une certaine ouverture politique au Sud par rapport au Nord, qui est selon moi la résultante du militantisme de la société civile, notamment des associations des droits de l’homme qui ont fait un travail courageux. Mais il faut aussi ajouter que la couverture médiatique est différente au sud. Si répression il y a les médias internationaux sont rapidement au courant, grâce à la proximité chrétienne. Et le pouvoir en a beaucoup plus peur.
-Peur d’un mouvement non armé ?
M.A : Oui, le pouvoir n’a pas peur des gens armés, regardez à N’Djamena toutes les manifestations se font dans des quartiers sudistes. Imaginez cela dans les quartiers nord, on va venir directement vous enlever ! Avant hier deux personnes ont été enlevées à Goudji entre 18 et 19h.Qui va en parler ? Alors que ces cas sont légions ! Si cela se produisait dans les quartiers sudistes, l’opinion internationale serait alertée ! Les religieux chrétiens sont également là en appui, alors que dans les milieux musulmans les leaders sont indexés pour terrorisme, extrémisme, dès qu’ils osent un tant soit peu protester. Le pouvoir a peur de la médiatisation internationale, et sur ce plan le milieu du sud est plus activiste, car plus branché au monde que le nord. Au nord les populations sont beaucoup plus dépendantes de la Lybie en termes alimentaires. Et maintenant le Borkou-Ennedi-Tibesti (BET) est déclarée zone militaire. C’est une stratégie d’étouffement ! A partir de Moussoro jusqu’au Tibesti l’essence est moins chère qu’à N’Djamena, tout comme la nourriture. Avec cette mesure l’Etat veut soit disant asphyxier les rebelles, mais est ce que les rebelles sont là ? Actuellement ils sont en Libye, pas dans le BET ! C’est simplement pour étouffer ces rares villages qui survivent grâce au commerce avec la Libye, en exportant du bétail, et recevant en échange des rations alimentaires, de l’essence. Maintenant que la zone est déclarée militaire, c’est fini ! On peut même commettre des exactions sans que personne ne soit au courant ! A Mao suite à l'assassinat d'un des jeunes par des militaires, des jeunes exaspérés ont assailli la gendarmerie pour tout casser! A Moussoro quand vous sortez le soir faire la cour aux filles les militaires vous fouettent ! Combien de jeunes ont quitté la ville à cause de ces humiliations ? Même chose à Mao ! Faire du BET une zone militaire c’est sanctuariser une zone de non droit. Et le problème c’est que personne n’est au courant ! Imaginez au Nord que vous ouvrez un journal militant, vous êtes voués à mourir ! Vous n’avez aucun financement et le pouvoir va sans cesse vous traquer ! On va premièrement chercher à vous corrompre, puis à menacer votre famille, puis votre propre personne et enfin on va tuer ! Les rares personnes qui prennent ce risque sont peu nombreuses…
-Ce qui est votre cas ?
M.A : Moi je suis l’un de ces rares fous qui ose dénoncer, quand bien même je viens du nord. Et je vous assure que ce n’est pas facile. Des proches ont fait des pressions sur ma famille, et j’ai même échappé à une embuscade tendue par des gens qui étaient dans des véhicules aux vitres fumés. Excepté cette tentative je n’ai pas reçu de menaces directes, et j’ai toujours réussi à dire ce que je pensais et continuer à écrire. Mais je vous assure que je vis dans la peur. Ce qui peut arriver aux autres peut m’arriver à tout moment. Ma famille a peur, et bon nombre d’amis m’ont fui, ceux qui me fréquentent ont cessé de me fréquenter. Et en tant qu’enseignant cela fait trois ans que je n’arrive pas à trouver un poste. Depuis 2014 j’ai fait une demande d’affectation mais cette demande ne bouge pas. Ça fait trois ans que je vis chez moi sans travail. Heureusement j’ai gardé mon salaire, mais je me demande chaque jour quand est ce qu’ils vont le couper ? Certaines organisations de la société civile avec lesquelles je travaille, reçoivent des mises en garde de la part des gens du pouvoir qui disent « Youssouf est avec vous ! faites attention il est de l’opposition ! « Même mon organisation est mise de côté, sans financement, alors que nous étions partenaires de différents ministères et fédérations. On fait tout pour nous éviter. Ce n’est pas facile. Et les techniques du pouvoir actuel sont plus dissimulés, c’est de la dictature moderne. Ils agissent très discrètement et très efficacement. Dictature 2.0 ! Et c’est ce pouvoir qui sur le plan international est vanté et pris en exemple en France, comme solution à la sécurité. Or ce pouvoir crée l’insécurité à l’intérieur ! Le jour où ça explosera, personne ne pourra arrêter les tchadiens ! D’ailleurs ils n’ont plus peur comme avant.
-Diriez-vous que nous sommes à un tournant? La chape de plomb se fissure ?
M.A : Oui, depuis l’année passée grâce aux réseaux sociaux. Même quand le pouvoir a coupé internet, on a contourné en utilisant le VPN. C’est grâce à Facebook et autre qu’une dynamique jeune, composée de tchadiens indépendants, au-delà des considérations es clivages ethniques religieux, s’exprime. Une vague est née qui arrive à dénoncer ce qui se passe. Est-ce que le pouvoir pourra torpiller cette dynamique ? Je ne pense pas ; car il a le pouvoir militaire et non technologique. Aujourd’hui nous arrivons à faire des pressions, regardez pas plus tard que avant-hier, l’ex gouverneur du Lac Tchad, Kedallah Younous Hamidi injustement incarcéré pour détournement a été libéré grâce en partie aux réseaux sociaux. Avec d’autres jeunes nous avons formé un groupe WhatsApp pour appeler à manifester à Moussoro., et le soir même ils l’ont relâché. On a beaucoup de résultats comme ça. Apres l’affaire Zouhoura il y a eu le cas de Noura, à Moundou, violée par son voisin zaghawa. Autrefois tu violais une fille tu n’allais pas en prison. Mais aujourd’hui grâce à nos pressions l’homme a été condamné pour cinq ans. Même si dans certains cas nos pratiques ont des limites nous exerçons néanmoins une pression. Regardez on a même obligé le président à nous suivre sur Facebook, nous les apatrides! Ces moyens sont notre force et nous permettent de dépasser les clivages géographiques religieux ou autre ! En tout cas au Tchad nous sommes dans une phase transitoire, quelque chose a commencé, nous ne sommes pas arrivés quelque part mais nous ne sommes plus là où nous étions avant !
- La présence de Barkhane peut-elle être un gage de stabilité pour le pouvoir?
M.A : Il faut aussi reconnaitre que si la stabilité intérieure n’est pas réalisée, ce n’est pas les interventions extérieures qui y feront quelque chose, et surtout pas la présence française. Je crois que les tchadiens commencent à se faire une dent contre la France. Faites un tour à Ndjamena et parlez de la France, ils vous répondront que ce sont eux qui sont responsables en soutenant Deby. Ils pensaient que Hollande allait changer quelque chose, mais Hollande a fait pire ! La France a plus intérêt à adopter de bonnes relations avec l’ensemble du pays que de privilégier une seule personne et une seule communauté. Aujourd’hui le pays est devenu carrément l’entreprise d’une communauté. Les gens ne peuvent pas sans devenir voleur et menteur comme eux ! Les personnes qui ont une certaine probité, qui se respectent qui ont de l’amour pour leurs pays sont tout de suite écartés.
-La solution viendra de la force ou du dialogue ?
M.A : Ce n’est pas la guerre qui va donner une solution. Tant qu’on aura pas un pouvoir civile il n’y aura pas la stabilité. Le pouvoir installé par les armes ne comprend que les armes. Et ne permet pas ce pouvoir-là. Or nous voulons que nos droits soient respectés, pour qu’enfin ces rebellions cessent. Parce que ces rebellions entretiennent le pouvoir actuel. Tant qu’il y a insécurité et guerre le pouvoir devient important et perdure dans le temps. En tant que simple tchadien, là où je suis, moi et mes voisins vivont dans la peur de « ça va éclater quand ? ». Je crois que la France a également une responsabilité. La solution serait une transition dans le dialogue entre toutes les oppositions.
Interview réalisée par le correspondant au Tchad de Makaila.fr