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Alerte Info: Les autorités tchadiennes doivent s'investir pour assurer la sécurité des populations et garantir la paix civile à tous //

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Publié par Mak

LE POUVOIR DU PRÉSIDENT DEBY A-T-IL UN FONDEMENT

Depuis bientôt 26 ans au pouvoir, le président Déby est de formation militaire qui a entamé ses études à l'école des officiers actifs de N'DJAMENA (1975-1976) avant d'entrer à l'institut aéronautique d'Amaury la Grange de Hazebruk en France. Pilote de transports, il est également parachutiste.


A partir de 1980, Idriss Déby entame sa carrière militaire à la tête des différentes postes de responsabilité où il fut notamment chef d'état-major des forces armées du Nord (FAN) dirigé par Hissein Habré, commandant en chef de l'Armée, membres du conseil de commandement des forces armées du Nord (CCFAN) et conseiller à la présidence de la république chargé de la défense et de la sécurité.
Très rapidement, en 1989 un désaccord tumultueux fait quitter Déby en direction de l'Est du Tchad.
En 1990, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) un groupe armé voit le jour dans l'optique de renverser le Président Habré. Déby et ses compagnons finissent par renverser Hissein Habré.
Dés les premières élections pluralistes au Tchad en 1995, l'opposition politique dénonce des irrégularités dans le scrutin.
Les années qui vont suivre, 2001, 2006, 2011 et 2016 passent sous la même chanson. La réélection de Déby est toujours contestée.
La contestation la plus remarquable de l'histoire Tchadienne est celle de 2016 qui a eu la participation de toutes les couches. L'opposition et la société civile dénoncent un hold-up électoral sous la complicité de la France au nom de la lutte contre le terrorisme.
Dés lors, Déby est imposé aux Tchadiens, son pouvoir est contesté, <<Déby est illégitime>> dixit le chef de file de l'opposition Saleh Kebzabo.
Face à cette contestation, nous nous référons à une problématique houleuse, celle de savoir, si le Président Déby a-t-il un fondement du pouvoir ?
Une question qui nous permettra de porter un regard sur le fondement du pouvoir tél qu'enseigné par les juristes et politistes qu'a connu le monde des sciences politiques et il sera également utile de joindre l'utile à l'agréable en parcourant quelques dispositions de la constitution de la République du Tchad.

Selon, les savants de la science politique en l'occurrence Max Weber, ce qui fonde le pouvoir d'un régime, c'est sa légitimité.
L'histoire politique aussi bien que la politique, disqualifient les régimes politiques fondés sur la répression.
Ici, il faut souligner que ceux qui tiennent le pouvoir ont besoin de l'assentiment de ceux qui obéissent.
Ce qui traduit que la légitimité du pouvoir repose sur la conviction des gouvernés qui acceptent par les moyens légaux d'être gouvernés. Les implications de la légitimité démontre comment la légitimité affecte la nature d'une relation du pouvoir.
Avec Max Weber, il existe une typologie de légitimité qui, sur la base du concept du type idéal, selon ce dernier, dès le départ entre légitimité traditionnelle, la légitimité charismatique et la légitimité légale rationnelle, il met (Max W) l'accent sur la croyance comme marqueur de la légitimité et en raison de cette croyance, les gouvernés se plient aux injonctions des gouvernants.

Tellement intéressante qu'elle est, la typologie de légitimité enseignée par Max Weber, étalons là une toute petite explication.
Premièrement, la légitimité traditionnelle, elle repose sur la tradition c'est à dire un ensemble des us et coutumes, et des dispositions durables transmisent de génération en génération qui organise la conquête du pouvoir, son exercice et sa dévolution n'obéissent pas à la concurrence politique. Le pouvoir est transmis selon le cas de père en fils. La légitimité traditionnelle s'induit dans l'ordre de la répétition des protos consolidés au cours de l'histoire, c'est la coutume qui affirme les règles d'exercice du pouvoir, qui ne sont pas consignées dans un document solennellement proclamé. Elles résistent dans la mémoire collective.
Deuxièmement, la légitimité charismatique, est liée à la personne qui détient le pouvoir. Le leader charismatique est couronné des talents et dors exceptionnels qui impressionnent obéissance et admiration. Les qualités du leader charismatique justifie l'obéissance à ses injonctions. Le leader charismatique est doté des qualités extraordinaires supposées avoir un lien avec un vaste projet de transformation de la société. A titre d'exemple, NELSON MANDELA en Afrique du Sud qui a impressioné le peuple Sud-africain de par sa lutte contre l'apartheid.
Troisièmement enfin, la légitimité légale-rationnelle renvoie aux caractéristiques du pouvoir dans les États modernes.
Elle repose sur la loi fondamentale à laquelle les gouvernés et gouvernants sont formellement abstrait au respect. Nous retrouvons l'organisation du pouvoir politique strictement séparée. De toute évidence, avec la légitimité du pouvoir légale-rationnelle s'opère une modernisation se l'institution étatique. Les gouvernants adressent les injonctions aux gouvernés en référence des règles juridiques écrites, les gouvernés observent en raison des us même règles. Contrairement à la légitimité traditionnelle et charismatique, la légitimité légale-rationnelle a la propriété de limite l'ordinaire.
Toutefois, dans la concentration de M Weber ces légitimités ne sont exclusives l'une de l'autre. Il note lui-même l'existence des systèmes hybrides de légitimité qui consacre un échange des légitimités, il n'existe donc pas de type pure de légitimité exemple la monarchie constitutionnelle britannique dans une moindre mesure la monarchie constitutionnelle du Maroc.
Voilà comment est décrite la légitimité du pouvoir d'après la science politique.
Avant de conclure notre analyse, rappelons qu'au Tchad, le pouvoir politique est sous le classement de la légitimité légale-rationnelle quand bien même que le régime de Déby fustige la constitution de la République. Conformément à la constitution au terme de l'article 60, nous savons que le Tchad est dirigé par un chef d'État en la personne de Déby. La légitimité de ce dernier tire sa source à partir de l'article 67 de la constitution qui définit les conditions de l'éligibilité et des présentations des candidatures aux élections présidentielles.
Après déroulement du scrutin, le conseil constitutionnel est l'autorité compétente de suivre les opérations électorales selon les dispositions de l'article 68 qui recommandent à ladite autorité de constater les résultats du scrutin, en cas d'absence de contestation relative à la régularité des opérations électorales, il sera légale de proclamer les résultats définitifs. Ainsi le président élu sera légitime à l'égard des électeurs.

Dans le cas d'espèce, selon l'énigme de notre sujet, il découle des différentes hypothèses parcourues une synthèse qui peut nous servir de réponse. Eu regard sur la situation qui prévaut au Tchad après les élections du 10 Avril dernier, la réélection du Président Déby est contestée de tout bord.
Bien avant la campagne électorale, la société civile Tchadienne a mené une opposition radicale contre la candidature de Deby. Cette opposition a fait emprisonner les leaders de la société civile et défenseurs des droits humaines. Pourtant le préambule de la constitution avait servi d'arguments bien soutenus pour justifier cette opposition. S'imposant par tous les moyens possibles principalement la répression et la bavure policière, Déby a organisé des élections avec des issues douteuses, dont nous retenons une mascarade électorale violant la démocratie et la volonté du peuple Tchadien. Pour ce mandat contesté, il est d'ordre constitutionnel que Idriss Déby est certainement illégitime et vomit par son peuple. Du point de vu politique, l'homme est un piètre gestionnaire et est devenu absolument un chef de bande de mafia qui a installé une crise économique et financière qui frappe sèchement le Tchad.

 

LKERIM BOUILA <keiyangalkerim@gmail.com>