TCHAD : METTRE FIN AU FLOTTEMENT ET PASSER À L'ACTION !!
L'homme, par sa volonté, a confisqué à nouveau le pouvoir. Il reste à voir si les lois supérieures de la nature approuvent cette confiscation. Si tel est le cas, nous dirons Dieu est Grand. Mais l'exigence de l'alternance démocratique continue !!!
L'alternance est un acte rebelle au regard des défis de la marche irréversible vers la dignité des tchadiens et la démocratie. C'est dire qu'une élection qui n'est qu'une étape dans la marche, une phase d'un long processus ne saurait déterminer, elle seule, l'alternance démocratique, particulièrement une élection manipulée comme celle de 2016 au Tchad.
Si la CENI avait déclaré l'opposition vainqueur au soir du 21 avril 2016, nous n'aurions pas plus déclaré l'alternance accomplie, car elle est une construction avec des exigences plus soutenues, pas une déclaration d'une institution ni une victoire ou une défaite d'étape que certaines simplifications laissent croire. Les victoires ou les défaites d'étapes sont des événements d'étapes, rien de plus.
L'alternance n'est pas ce mot vidé de ses injonctions, en promotion libre sur toutes les lèvres, même celles des autocrates. Nous ne nous reconnaissons pas dans les simplifications que nous lisons, entendons et observons plus souvent que l'idée vraie porteuse d'espoir et de changements qualitatifs.
Certaines fois, les perceptions fétichistes de l'idée de l'alternance créent des espoirs superficiels qui s'envolent rapidement aux moindres épreuves. Perdre une élection (frauduleusement ou régulièrement) n'arrête pas l'esprit de l'alternance et ne supprime pas sa raison d'être ou les convictions profondes.
DIFFICULTÉ N'EST PAS FATALITÉ.
Une marche peut éprouver l'esprit et/ou les sens. Mais les difficultés qui ne sont pas des fatalités ne doivent pas suppléer les convictions de l'esprit. Nous entendons et lisons les personnes qui rient des tchadiens qui manifestent au dehors l'état de tristesse intérieure lorsqu'ils ont appris la pseudo-victoire du MPS.
Manquant de rigueur intellectuelle et méprisant la distance critique, ces personnes « va-vite » et quelques opposants oscillant entre deux bornes déclarent, sans faire la démonstration, que l'alternance a tourné au cauchemar au soir du 21 avril 2016. Comme si l'alternance démocratique est le fantasme d'une victoire ou d'une défaite momentanée.
Si nous devons ouvrir la bouche pour ne communiquer aux tchadiens que le désespoir et polluer les esprits combattifs avec des énergies troubles, des paroles sans rigueur ou de colère et je ne sais quel autre état d'âmes, ne ferions-nous pas mieux de la fermer et de circuler ?
Il ne faut pas s'auto-vaincre parce que c'est une défaite pire que celle infligée par l'adversaire. Voilà, notre message. Les difficultés ne sont pas des fatalités et d'ailleurs il va en avoir d'autres, mais la victoire du peuple est certaine. Voilà un autre message.
LE JEU NE FAIT QUE COMMENCER !
Nous disons aux tchadiens qui pleurent de cesser de pleurer parce que nous sommes un peuple grand, fort et digne ! Certes, nous éprouvons des difficultés, mais nous n'avons jamais été vaincus en tant que peuple tchadien. Ça, c'est une vérité objective.
La lutte dure depuis 26 ans parce que nous l'avons menée individuellement ou selon les considérations régionales, jamais collectivement, jamais en tant que peuple uni contre l'adversité. Cette fois, nous avons commencé à nous battre en tant que peuple tchadien, tous unis derrière l'idée de l'alternance démocratique devenue une aspiration de tous, un projet de tous. Nous vaincrons surement !
Nous disons aux tchadiens de cesser désespérer parce qu'il y a espoir ! Nous disons aux tchadiens de cesser de se lamenter parce que le jour se fera dans un avenir rapproché.
Enfin, nous pensons que les opposants politiques doivent assumer les rôles qui sont les leurs et sortir de l'instant de flottement pour exécuter ou faire exécuter les cycles prévus.
Il est temps que les chefs de l'opposition sortent du mode de déclaration indirecte et des paroles enrobées pour parler aux tchadiens d'une voix forte, instruire le plus clairement possible et porter le manteau de la contestation de l'arbitraire.
Il ne manque ni détermination ni des bras; il manque des ordres clairs et cohérents. En ce moment, la responsabilité revient à la tête de décider plutôt qu'au corps de se mettre en mouvement sans des ordres ou des instructions. Les tchadiens attendent !
Il est temps de tenir le langage de l'espoir et de la résistance parce qu'il y a espoir. Espoir et certitude que le peuple tchadien vaincra. Voilà notre message.
Joe Al Kongarena
joe.alerte@gmail.com
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