Lutte contre le terrorisme: le ciel ne tombera pas si Idriss Deby quitte le pouvoir au Tchad
La lutte contre le terrorisme au Sahel et en Afrique semble être devenue une justification de taille pour encourager le régime de Deby à garder le pouvoir ou à fermer les yeux sur les fraudes lors des prochaines élections présidentielles de 2016 au Tchad.
Depuis quelque temps en effet, ce qui dit dans les chancelleries semble se résumer à ceci « Si Mr Idriss Deby n’est pas au pouvoir, la lutte contre les djihadistes au sahel ne sera pas gagnée et le fondamentalisme islamiste va envahir toute l’Afrique ». La dernière en date est de Confidentiels JDD, rapporté par Tchadactuel du 4 février 2015, qui titrait « Paris s’inquiète pour Idriss Deby » équivoquant un possible départ du pouvoir de Deby poussé par la rue. Et un certain Mr Abana Abbamaye qui s’empresse d’écrire dans les commentaires que si Deby quittait le pouvoir, c’est la catastrophe. Mais, en réalité, le pouvoir actuel de Deby est déjà une catastrophe pour le Tchad au plan social, de la justice, de la sécurité individuelle, économique, entre autres. Tous les indicateurs sont au rouge. Tout le monde le sait, y compris les chancelleries, que le Tchad va mal.
Ceux qui distillent ces genres d’information sont des milieux mafieux et la cible est connue : l’Occident. L’objectif visé étant de maintenir Deby au pouvoir pour faire prospérer leur business. La guerre est avant tout une affaire militaire et même si Deby quitte le pouvoir, il restera militaire par conséquent pour apporter sa contribution à la lutte contre ces barbares. Ne dit-on pas qu’un général n’est jamais à la retraite ? Pourquoi doit-il rester forcement au pouvoir avant de lutter contre ces fondamentalistes ? This is the question.L’autre réalité, qu’on tente sciemment de dissimuler pour montrer que leur Jocker Deby est incontournable, est que la guerre est avant tout un problème de courage essentiellement d’abord. L’histoire de bravoure des Tchadiens ne date pas de Deby Itno ou de Hissène Habré. Depuis la seconde guerre mondiale, les témoignages ont été unanimes à reconnaitre le courage des Tchadiens lors des affrontements avec l’armée Nazi. La bravoure est dans le sang des Tchadiens, toute ethnie confondue. Et Deby lui-même le sait pendant la rébellion au Sud de 1983-1985. Lui et les FAN, qui voulaient coute que coute asservir la population Sara, a fini par reculer et demander la négociation alors que le rapport de force était très inégal, en termes d’armement. Avant cela, Feu Kamougué, un simple gendarme, a réussi la prouesse en prenant le commandement pour assurer la sécurité des sudistes pendant que le président Malloum démissionnait au moment où il ne fallait pas.
De ce qui précède, j’ai l’intime conviction que Deby au pouvoir ou pas, l’armée tchadien est capable de faire face à l’importe quel groupe armé étranger, qu’il soit islamiste ou non. Par conséquent, cela ne peut en aucun cas justifier son maintien au pouvoir à vie. Bien au contraire, cela représente une source d’insécurité pour l’avenir de notre beau pays. Le Tchad restera toujours débout, avec ou sans Deby. Mais dans son intérêt, il ne doit plus se représenter en 2016.
Senior Mbary