Déboisement au Tchad : l'incinération des véhicules est-elle une solution?
La politique initiée par le Ministère tchadien de l’environnement pour lutter
contre la désertification et l’avancée du désert au Tchad et dans les pays du sahel, repose, selon les
autorités en place sur l’interdiction de l’usage du bois de chauffe et du charbon de bois dans les foyers.
Ainsi, les responsables politiques et administratifs tchadiens ont pris des dispositions austères en vue de réprimer des destructeurs d’arbres et de la forêt.
Malheureusement, ceux qui tombent sous les coups de ces mesures en font les frais.
En effet, la semaine dernière, les agents relevant des services des eaux et forêts ont intercepté plusieurs gros porteurs transportant des bois de chauffe.
Sur ordre du ministre tchadien de l’intérieur Ahmat Mahamt Bachir, ces véhicules ont été incinérés publiquement devant les caméras de la Télévison nationale et des médis locaux, dans un esprit dissuasif.
Cette solution rigoureuse qui ne donne aucune chance aux propriétaires des véhicules de se défendre, a provoqué l’ire chez des Tchadiens vivants à l’étranger dont les parents seraient probablement les principaux perdants.
C’est ainsi qu’un citoyen tchadien a choisi notre blog comme médium pour exprimer sa désapprobation totale devant cette incinération des camions de transport par les autorités.
Il s’insurge contre cette méthode des dirigeants tchadiens. Car, il souhaiterait qu’à la place de l’incinération, les autorités devraient saisir ces véhicules et soumettre les contrevenants aux sanctions pécuniaires. Aussi, ajoute-t-il : « brûler des gros-porteurs qui ont coûté d’énormes valeurs, revient à causer des perte inestimables aux propriétaires mêmes si ils sont fautifs.»
Au Tchad, les autorités actuelles font fi aux propositions et contre-propositions des paisibles citoyens indépendants et y compris de ceux qui sont organisés sur des bases légales.
Nous avons à faire à des hommes qui méprisent les droits de leurs sujets dans un pays militarisé où partout on voit plus des corps en tenue que des civiles.
Cette situation terrifiante traduit la loi du silence qui pèse sur une société tchadienne soumise et résignée sans aucune voix de contestations sociales.
Makaila Nguebla